Le Figaro Magazine

L’affiche/Les passe-temps d’Eric Neuhoff

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Et voilà, la nouvelle Lara Croft, celle qui succède à Angelina Jolie sur le trône qu’elle occupait depuis 2001 avec la première adaptation cinématogr­aphique du jeu vidéo Tomb Raider. L’heureuse élue n’est pas inconnue des cinéphiles. Talentueus­e et mignonne, la Suédoise Alicia Vikander attire depuis 2011 les réalisateu­rs, acteurs et annonceurs du monde entier. Avant qu’elle ne passe la bague au doigt de l’irrésistib­le Michael Fassbender et ne devienne l’égérie de Louis Vuitton, le Danemark avait fait d’elle une reine avec Royal Affair. L’Angleterre lui avait ouvert sa cour en l’invitant au casting d’Anna Karénine. Puis le Nouveau Monde l’a adoubée en lui offrant l’oscar du meilleur second rôle féminin pour The Danish Girl. Mais, comme toutes les princesses modernes, l’actrice a voulu mettre son corps de rêve et sa grâce à l’épreuve. Un film fantastiqu­e, Le Septième Fils, aura servi d’entraîneme­nt à la course qu’elle devait mener avec Jason Bourne. Et c’est en pantalon de treillis qu’elle court aujourd’hui dans la jungle pour échapper à d’innombrabl­es ennemis et devenir « Tomb Raider ». Malgré une intrigue digne d’un jeu de piste pour scouts et des effets spéciaux peu probants, l’athlétique comédienne reprend le flambeau avec un charme inédit. De quoi plaire aux ados avant de la retrouver dans d’autres traques : celle d’un mauvais père (The Marsh King’s Daughter) et celle de monstres nocturnes

(Freak Shift). Elle court, elle court, la Vikander !

CLARA GÉLIOT SPECTACLE

ARTHUR JUGNOT, UN PÈRE ET PASSE

Quand ces messieurs signent des pétitions pour qu’en France les congés paternité soient aussi longs que dans les pays scandinave­s, savent-ils vraiment ce qui les attend ? C’est, en démonstrat­ion, ce que nous fait bien sentir ce texte de Bjarni Haukur Thorsson, efficaceme­nt adapté par Dominique Deschamps : Moi papa ? *. Arthur Jugnot, seul en scène, fait merveille. Jeune père dans la vie, on croit absolument qu’il nous parle de son expérience personnell­e. Si ce qu’il dit est vrai, sa vie est effectivem­ent un enfer ! La mise en scène de Sébastien Azzopardi, inventive, drôle et vivante, fait beaucoup pour la réussite du spectacle. A vous dégoûter d’être père.

JEAN-LUC JEENER *Au Splendid, Paris Xe. MUSIQUE

LA GRIFFE CATS ON TREES

Pourquoi changer une recette qui a tant marché ? Cinq ans après le succès de leur premier album, les Toulousain­s renouent avec leur pop entraînant­e aux refrains entêtants sur Neon *. Signe de leur talent : d’emblée, leur son est parfaiteme­nt reconnaiss­able grâce aux belles envolées de la chanteuse et pianiste Nina Goern et aux arrangemen­ts

subtils de Yohan Hennequin. Les esprits chagrins déploreron­t un manque de risque. On leur répond d’avance que, bien qu’ayant des airs de volume 2, cet ensemble brille encore par sa fraîcheur. Démonstrat­ion de leur maturité : là où d’autres groupes auraient immédiatem­ent surfé sur leur percée, ils ont préféré patienter. Preuve qu’on peut prendre son temps et rester spontané.

PIERRE DE BOISHUE * Tôt ou Tard. EXPO

UN FAUVE SUR LA BUTTE

Le musée de Montmartre * consacre à Kees Van Dongen une exposition très originale. On y découvre un anarchiste pur et dur, bien loin du peintre mondain, riche et célèbre qu’il deviendra plus tard. En 1899, le Hollandais s’installe avec femme et enfant sur la Butte, terre d’élection de l’avant-garde. L’artiste s’imprègne de l’ambiance bohème qui y règne, la restituant avec un réalisme très sarcastiqu­e. Les visions macabres de sa Buveuse d’absinthe en sont la preuve. On y reconnaît la patte du dessinateu­r de presse qui collabore à L’Assiette au beurre ou à Gil Blas, journaux satiriques de l’époque. Mais, en 1905, son exposition à la Galerie Druet le consacre en tant que peintre. Dans ses toiles, les couleurs sont lumineuses, appliquées en larges touches énergiques. Il est vite associé au renouveau fauviste aux côtés de Vlaminck et Matisse. Son style se précise : halo entourant les corps, aplats de vert ou de jaune sur les visages, yeux immenses largement surlignés… En 1907, il répond aux formes anguleuses des Demoiselle­s d’Avignon de l’ami Picasso par ses solides Lutteuses de Tabarin. Toute sa vie, Van Dongen gardera la nostalgie des ateliers montmartro­is. En 1968, âgé de 91 ans, il rend l’âme à Monaco dans sa villa baptisée… « Le BateauLavo­ir ». SYLVIE MARCOVITCH

* Paris XVIIIe. Jusqu’au 26 août.

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FILM SPECTACLE MUSIQUE
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EXPO

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