SUISSE, TERRE DES ARTS
Trois questions à Karine Tissot, commissaire invitée pour « La Suisse à l’honneur ».
Pour quelles raisons la scène artistique suisse est-elle si prolifique ?
Si ce n’est pas sans lien avec la qualité des écoles d’art, cela s’explique aussi par l’importance des programmes de soutien aux artistes. Par ailleurs, le pays sert de résidence à de nombreux mécènes, curateurs, artistes et collections. Avec un musée pour 7 630 habitants et plus de 270 espaces partiellement ou entièrement consacrés à l’art contemporain, la Suisse se place en tête de liste en termes de densité de l’offre culturelle.
Vous avez sélectionné le travail d’une centaine d’artistes suisses. Une tâche difficile ?
Il y aura 140 artistes, dont 70 dans les galeries exposantes et l’autre moitié invitée via mes projets curatoriaux inscrits dans la foire. Chacun de ces projets révèle des aspects bien spécifiques de la production artistique. C’est tout naturellement que des noms se sont imposés.
Un programme vidéo offre une tribune à une vingtaine de femmes artistes suisses. Occupent-elles assez de place dans le monde de l’art contemporain ?
Le statut des femmes dans l’art comme dans la société mérite encore une meilleure attention. Cette programmation permet de rappeler que la caméra vidéo est arrivée entre les mains des hommes et des femmes dans le même temps, à l’époque où les femmes obtenaient enfin (et tardivement !) le droit de vote en Suisse (1971). L’idée était donc de croiser l’histoire de l’art et l’histoire civique suisse.