BIENVENUE EN ENFER
Printemps 2003, trois soldats dont une jeune femme de 19 ans bloquent et surveillent un rond-point à l’entrée de Bagdad. Ils sont pris sous le feu de l’ennemi, les renforts n’arrivent pas… Quelque temps avant, en Afghanistan, un moudjahid d’origine égyptienne vétéran de la guerre contre les Soviétiques ayant aussi combattu en Tchétchénie, refusant néanmoins l’alliance avec les talibans, décide avec ses compagnons de gagner l’Irak pour aider « les frères » après les attentats du 11 Septembre. « A une époque, Reagan nous surnommait les « compagnons de la liberté ». Aujourd’hui, nous sommes des islamo-fascistes », dit-il. Avec lui, un médecin nettement plus intégriste. Dans l’armée américaine en Irak également, un jeune homme qui sera contraint de commettre l’erreur déclenchant l’événement autour duquel s’articule ce roman extraordinaire : la jeune Cassandra sera capturée, l’espoir pour elle et ses deux collègues n’est pas forcément au bout du chemin. Lui-même vétéran de la seconde guerre en Irak, l’Américain Brian Van Reet signe un ouragan littéraire d’une maîtrise technique hallucinante – le livre manie les retours en arrière avec virtuosité, avant que tout finisse par s’emboîter - dont on ressort à genoux. Surtout lorsqu’on sait ce qu’est devenu l’Irak après cette guerre absurde qui n’avait rien à voir avec la destruction des Twin Towers.
Le Fer et le feu, de Brian Van Reet, L’Olivier, 298 p., 22 €. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Michel Lederer.