Le Figaro Magazine

Les week-ends de... Alain Ducasse

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Sur les murs d’une suite champêtre de La Bastide de Moustiers-Sainte-Marie, dans les Alpes-de-HauteProve­nce, quatre petits tableaux de chats, exécutés à la plume par Leonor Fini. Un choix d’esthète. Pas celui d’un décorateur ni d’un architecte. celui d’Alain Ducasse, propriétai­re de l’endroit. Chef d’entreprise, cuisinier à travers le monde, éditeur, président des Collection­neurs (585 adresses), animateur infatigabl­e de la cuisine française, Ducasse est un homme de passions. Ce grand voyageur adore rester à Paris le week-end. Autrement, direction Monte-Carlo ou Saint-Jean-de-Luz, où il possède une maison. A Paris, le samedi, il ne fait pas la cuisine pour Gwenaëlle, sa femme, et leurs trois enfants, Arzhel, Daé et Tenzor. Il assouvit ses trois passions : l’art, avec un faible pour le musée des Arts décoratifs et celui du Quai Branly-Jacques Chirac ; les objets, avec un saut aux puces, aux marchés Paul-Bert-Serpette et Biron ; les livres, avec une visite à la librairie franco-anglaise Galignani.

Voici vingt-cinq ans, j’ai connu Ducasse, également antiquaire. Il tenait sagement son stand, au Salon d’Antibes, proposant des meubles provençaux. Aujourd’hui, il amasse tout ce qui lui plaît : banquettes, tableaux, affiches, verres, assiettes, portes en acier, coffres-forts de la Banque de France. « Au Benoît, le restaurant que j’ouvre au musée du Louvre, tout vient des puces. J’expose

Poutine a dîné dans de la vaisselle ancienne

même une collection de cendriers, raconte-t-il. A Macao, dans mon établissem­ent, toute la vaisselle ancienne arrive de Saint-Ouen. Lorsque Poutine est venu dîner à Versailles, les plats ont été servis dans des pièces vieilles de plus d’un siècle. »

Lorsqu’il sort de son restaurant du Meurice, Ducasse file en voisin à la librairie Galignani, fondée en 1801, au décor boisé. « Architectu­re, design, mode, beaux livres, ils ont tout, explique le chef.

J’achète ici, jamais sur Amazon. Il faut que les libraires vivent. C’est un choix politique. »

S’il lui reste du temps, Ducasse filera quai Branly. Il veut revoir l’exposition « Le Pérou avant les Incas », qui se termine le 1er avril.

« J’adore le Pérou, mais le Machu Picchu, c’est loin, très loin de Paris. » Une visite de reconnaiss­ance, aussi. Ducasse reprend en septembre le restaurant Les Ombres et son immense terrasse, sur le toit du musée Jacques-Chirac. MAURICE BEAUDOIN

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