Le match : éolien vs photovoltaïque
LE SOLAIRE A LE VENT EN POUPE
Plus de 6 500 éoliennes terrestres ont fleuri dans l’Hexagone ces dernières années, au désespoir des amoureux du patrimoine et de la ruralité qui se battent pour freiner leur prolifération, dénonçant la défiguration des paysages, les nuisances occasionnées par le bruit des pales, les flashs nocturnes signalant les éoliennes aux avions… La détermination d’associations comme la Demeure Historique, VMF, Rempart ou encore Vent de colère a contribué à rallonger considérablement le délai moyen de construction des parcs d’éoliennes terrestres, qui est de l’ordre de sept à neuf ans en France. C’est l’une des raisons qui explique les retards de l’éolien dans notre pays. Au Danemark, l’énergie d’origine éolienne représente 51 % de la production totale d’électricité, en Espagne 18 %, en Allemagne 13 % contre moins de 4 % en France. Sébastien Lecornu veut changer la donne : en janvier dernier, le secrétaire d’Etat à la Transition écologique a présenté une série de mesures visant à donner aux porteurs de projet les moyens de diviser par deux le délai de construction des parcs d’éoliennes terrestres, en accélérant notamment les recours contentieux qui seront traités en premier et dernier ressort par la cour administrative d’appel. Objectif : donner un coup d’accélérateur à l’éolien, conformément au souhait du président de la République qui veut réduire la dépendance à l’énergie nucléaire de la France, avec l’objectif de 50 % d’énergie nucléaire d’ici à 2025. Mais pour y parvenir, il n’y a pas que l’éolien. Plus discrète et moins nuisible pour les paysages, l’énergie solaire apparaît comme une alternative qu’il convient d’encourager, d’autant que son coût (62,50 euros/mégawattheure, soit deux fois moins que l’EPR de Flamanville) est inférieur à celui de l’électricité d’origine éolienne (80 euros/mégawattheure). En décembre dernier, EDF a annoncé son intention d’investir 25 milliards d’euros en quinze ans dans le photovoltaïque, rien qu’en France. « Il n’y aura pas de transition énergétique s’il n’y a pas de solaire en France », a déclaré à cette occasion le PDG du groupe, Jean-Bernard Lévy. Une révolution, alors que l’énergie solaire représente 1,6 % de la production électrique de la France, contre 3,5 % pour la Grande-Bretagne et 6 % pour l’Allemagne.
« En 2017, l’électricité produite par la filière solaire a atteint un nouveau record avec près de 9,2 TWh produits, soit une augmentation de 9,2 % par rapport à l’année précédente », indique la dernière édition du Panorama de l’électricité renouvelable. En tête des régions les plus productrices : la Nouvelle-Aquitaine, suivie par l’Occitanie et la région ProvenceAlpes-Côte d’Azur. Bref, là où le soleil brille.