Les têtes de Carl Meeus
« Edouard Philippe est très heureux dans ce moment de sa vie. »
L’homme qui parle est un ami proche du Premier ministre.
Il le voit régulièrement et l’observe attentivement : « Il n’est pas dans l’excitation ni dans l’absence de lucidité, encore moins dans la fatigue. » L’enfer de Matignon, ce n’est pas, encore, pour lui. Il faut dire qu’il y a un an, Edouard Philippe était en plein doute. Alain Juppé avait renoncé à se porter candidat puisque François Fillon refusait de l’appeler pour prendre la relève. Son avenir politique était sérieusement bouché. Un an plus tard, il est chef du gouvernement d’Emmanuel Macron, dans un fonctionnement qui semble satisfaire les deux hommes. « Leur relation est très fluide. Une lune de miel de franchise et de simplicité. Quand une décision est prise entre eux deux, le secrétaire général de l’Elysée n’appelle pas quinze jours plus tard pour dire qu’il y a un changement. »
Tout ceci est évidemment facilité car Edouard Philippe a intégré que le patron, c’était Emmanuel Macron, qu’il lui laissait la main quand il voulait se saisir d’un dossier et qu’il n’avait pas l’ambition de prendre sa place en 2022.
Brune Poirson se lâche sur Twitter. La secrétaire d’Etat à l’Ecologie a réagi fortement à la non-exclusion des Républicains de Thierry Mariani qui plaide pour « un accord ou un rapprochement » avec le FN : « Il y a certaines familles qui décident de laver leur linge sale. Et puis, il y en a d’autres qui décident de le garder tel quel. » Une réaction qui s’explique, notamment, parce que Brune Poirson a gagné en juin dernier la circonscription de Marion Maréchal-Le Pen dans le Vaucluse.
Changer le mode de scrutin à Paris ? Le dossier serait sur la table d’Emmanuel Macron. Les élus de La République en marche plaident vigoureusement auprès du chef de l’Etat pour modifier un scrutin qui date de 1983, appliqué à Paris, Lyon et Marseille, et le transformer en une élection directe. Aujourd’hui, les électeurs votent par arrondissement pour des élus (dont le nombre est fonction du nombre d’habitants dans l’arrondissement) au Conseil de Paris qui, ensuite, élisent le maire. Un scrutin qui a permis à Gaston Defferre en 1983 à Marseille et à Bertrand Delanoë en 2001 à Paris de se faire élire avec moins de voix que leurs adversaires respectifs, Jean-Claude Gaudin et Philippe Séguin. Emmanuel Macron va devoir se décider rapidement, les prochaines municipales sont en mars 2020.
Leur relation est très fluide