L’éditorial de Guillaume Roquette
Longtemps, on n’a pas voulu les entendre. Ceux qui décrivaient courageusement l’émergence d’une contre-société, où la loi de la charia s’était substituée à celle de la République, étaient marginalisés, dénigrés, stigmatisés. Au nom du vivre-ensemble et d’une laïcité apaisée, on préférait renvoyer les Finkielkraut, Zemmour et autres Rioufol à leurs supposées « phobies », parce que la réalité dérangeait trop.
Aujourd’hui, on ne peut plus la nier. Dans Le Figaro de cette semaine, cent intellectuels de tout bord dénoncent à l’unisson un totalitarisme islamiste qui s’érige en victime de l’intolérance pour mieux faire sécession avec la communauté nationale, instaurant un apartheid d’un nouveau genre. Le constat étant – enfin – partagé, c’est maintenant aux politiques d’agir.
Comme ses prédécesseurs, Emmanuel Macron se bat avec vigueur contre le terrorisme islamique. Depuis le drame de Nice, à l’été 2016, la France est parvenue à déjouer avant qu’il ne soit trop tard toutes les tentatives d’attentats de masse ; on n’en sera jamais assez reconnaissant à nos forces de sécurité. Mais pendant ce temps, le séparatisme communautaire progresse chaque jour, dans l’indifférence des pouvoirs publics. Pourtant, notre société n’est pas seulement défiée par la violence djihadiste, elle est d’abord minée de l’intérieur par la véritable partition que l’on observe au quotidien dans les territoires perdus de la République. Face à cette réalité, le pouvoir est comme une poule devant un couteau. Il bombarde les médias de « discours sur la politique de la ville » (Macron) ou de « plan national de prévention de la radicalisation » (Philippe) qui sont aussi incontestables dans leurs intentions que dépourvus de portée pratique. Qui peut croire qu’on combattra l’islamisation des banlieues avec un « conseil des villes » qui se réunit une fois par trimestre à l’Elysée (surtout avec des membres aussi contestés que l’humoriste Yassine Belattar), ou en « mobilisant l’expertise de la rechercheaction dans l’évaluation de la prévention de la radicalisation pour capitaliser les expériences locales et répertorier les bonnes pratiques » (sic), comme s’y engage sans rire le plan du Premier ministre ? Mais soyons honnêtes : les prédécesseurs de nos gouvernants actuels n’ont pas fait mieux. Au pouvoir, la droite a regardé ailleurs, tandis que la gauche, elle, baissait carrément pavillon.
On se souvient, et ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Education nationale, autorisant les mères voilées à accompagner les sorties scolaires.
Régulièrement, Le Figaro Magazine décrit l’islamisation des banlieues. En 2016, notre couverture consacrée à la ville de Saint-Denis, « Molenbeek-sur-Seine », nous avait valu des menaces de poursuites en diffamation par la municipalité. Nous les attendons toujours… Et pour cause : nous ne faisions que décrire la réalité. Cette semaine, nous vous plongeons dans la vie quotidienne d’une autre ville de banlieue parisienne où communautarisme et délinquance font meilleur ménage que jamais.
Mais où est passée la République ?
LES ISLAMISTES ORGANISENT LA SÉCESSION AVEC LA COMMUNAUTÉ NATIONALE