LES INDISCRÉTIONS de Carl Meeus
Le patron du Mouvement radical, qui a rompu avec les Républicains, n’est pas pour autant aligné sur la République en marche ! Sur plusieurs sujets, les radicaux ont des choses à dire qui portent une différence avec le parti d’Emmanuel Macron. Sur la laïcité, d’abord. « Il y a un petit questionnement sur ce sujet. On ne voit pas clair », explique Laurent Hénart, qui a bien écouté le discours du chef de l’Etat au dîner du Crif. Pour lui, l’organisation religieuse n’est pas l’affaire de l’Etat. Sur la réforme institutionnelle, les radicaux veulent aussi faire entendre leur voix, en donnant plus de place aux citoyens. Favorable à une dose de proportionnelle « la plus forte possible », les radicaux sont néanmoins hostiles à la limitation du droit d’amendement.
Sur l’Europe aussi, « il y a des éléments de différenciation
possibles ». Laurent Hénart va publier une tribune le 9 mai sur ce thème, juste avant de réunir un conseil national, avec les formations de l’Alde (Alliance des démocrates et des libéraux pour l’Europe) en juin. L’enjeu n’est pas mince. Outre les sujets de fond, il s’agit de savoir avec qui les radicaux mèneront une liste aux européennes de mai 2019. Avec LREM ou avec l’UDI, dont ils étaient membres jusqu’à l’année dernière ? Laurent Hénart est tenté de reprendre la formule de Jean-Louis Borloo de 2014 : « A partir du moment où on défend la même ligne, c’est difficile de présenter une liste concurrente. »
D’autant que se profilent les municipales, les départementales et les régionales qui boucleront la recomposition politique initiée par Macron en 2017.