Le Figaro Magazine

ÇA BARDE AVEC LALANNE

- Nicolas Ungemuth

Certaines choses sont immuables, le progrès n’a pas réussi à tout casser. Ainsi de Francis Lalanne… Les années passent, il est toujours là, vent debout. On ne lui demande rien, il surgit. On l’a oublié, il revient. Il n’arbore désormais plus ses célèbres cuissardes et ne porte plus de noeud en velours pour attacher sa queue-de-cheval, mais il reste fringant. C’est notre barde préféré, et comme Assurancet­ourix, lorsqu’il est ému, il chante dans son coin : il est trop chic pour rejoindre les raouts caritatifs comme les Enfoirés (des millionnai­res qui demandent aux smicards de donner de l’argent aux chômeurs pour qu’ils puissent manger des nouilles). Tout l’inspire.

Il y a quelques semaines, il a composé une chanson pour un club de foot, le National Chambly.

A la suite du drame de Carcassonn­e, il s’est fendu de l’un de ses plus vibrants hommages : notre baladin des temps modernes a composé, comme ça, sur-le-champ, un hommage à Arnaud Beltrame : « Un homme est mort, Arnaud Beltraaame, officier de gendarmeri­e, ce fut au nom de la patrie, ce fut pour sauver une femme. Un homme est mort, Arnaud Beltraaame, victime de la barbarie, honneur à toi, gendarme, Arnauuud, pas seulement dans les journaux, mais dans nos coeurs et pour toujours, héros de France et de l’amouuur. » Du jour au lendemain, la France s’est retrouvée en rupture de mouchoirs en papier. Après quoi, le délicat troubadour s’est retiré, et a oublié de composer une ode à Mireille Knoll. Peut-être était-ce ce qu’il pouvait faire de mieux.

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