UNE “FAKE NEWS” D’ENFER

Issue d’une gazette italienne, une rumeur parcourt la ville : l’enfer n’existe pas ! Le pape lui-même l’aurait dit. Le monde se voit soudain comblé. Ses zélateurs sont émus, frémissant à la perspective de leurs turpitudes prochaines : permission de se tripoter l’ego jusqu’à la fin des temps. C’est humain. Trop humain, hélas. Car on voit mal le Souverain Pontife contester la parole du Christ vouant certains au feu de l’enfer « où le ver qui les ronge ne meurt point, et où le feu ne s’éteint jamais ». Ni remettre en cause le Symbole des apôtres énonçant « Il est descendu aux

enfers ». Cette rumeur ne peut donc être qu’une fake news, une reconstruction orientée de propos informels tenus par François. Pour tout catholique, fût-il « zombie », l’enfer existe. Et sa réalité s’impose d’autant plus « qu’il est le fruit du premier

amour ». Entendons : de la liberté totale accordée par le Créateur à la créature. Liberté qui rend l’homme capable de s’affirmer absolument… en refusant Dieu, par exemple. Que ce refus conduise à l’anéantissement de l’âme et du corps ou à une souffrance éternelle, peu importe. Dans tous les cas, cette réalité, dont nous ne pouvons former ni concept ni images adéquates, n’a rien d’aimable. On comprend mieux alors le fol espoir suscité par cette fake news chez nos contemporains. Leur désir ultime n’est-il pas de n’être que soi, par soi, en soi, pour soi ? Et si cela équivaut à un aller simple pour l’enfer, il vaudrait certes mieux que ce terminus n’existât pas !