QUATRE GARÇONS DANS LE VENT

Dans ce temple de la modernité que veut être la télévision, les anciens s’accrochent.

C’est le printemps, le temps du renouveau. Dans

Le Parisien, Michel Drucker (54 ans de télé) nous dit qu’il ne veut pas faire la saison de trop mais qu’il est partant pour un tour de plus ; vingt ans, au moins, qu’il fait le coup chaque année. Le jeune Takis Candilis (19 ans de télé seulement, après 15 ans comme producteur) vient de rejoindre France Télévisions pour cornaquer les sous-douées Caroline Got (France 2) et Dana Hastier (France 3). Le tout à la demande de Delphine Ernotte, qui espère ainsi sauver son poste. Sur Canal, Thierry Ardisson

(33 ans de télé) est reçu par Isabelle Ithurburu dans « Le Tube ». Grand sourire et brosse à reluire : on se cajole en famille. Entre coups de griffe à ses anciens amis Beigbeder et Guillon, Ardisson livre une forte pensée : « On peut vieillir sans devenir

vieux. » Bien entendu, il déborde d’idées et de projets. Et philosophe encore : « Le vrai boulot, à la télé, c’est faire Michel Denisot. »

Autrement dit, ne rien faire. Michel Denisot (46 ans de télé), justement. Après avoir lui aussi, plusieurs fois fait le coup du « je ne ferai pas la saison de trop », il est toujours sur Canal avec « Profession ». En mode roupillon : il réunit six personnes d’une même corporation et laisse tourner. Concept vieux comme une chanson de Maurice Chevalier : « Quand un vicomte rencontre un autre vicomte… »

Drucker, Candilis, Ardisson et Denisot devraient d’ailleurs monter un groupe vocal. Et parodier Brel : « Est-ce avec des vieux qu’on fait du neuf ?