Le Figaro Magazine

LA CHRONIQUE

Contrairem­ent à ses affirmatio­ns, l’ex-dirigeante des Verts n’a pas quitté la politique. Elle la continue autrement.

- LA CHRONIQUE DE FRANÇOIS D’ORCIVAL

de François d’Orcival

Elle nous a expliqué qu’elle quittait la politique. Il ne faut pas la croire. Certes, Cécile Duflot abandonne la petite boutique euro-verte, ses jalousies, ses prétention­s et ses haines (qui lui ont tout de même permis d’être ministre), mais, si elle change de vie, c’est bien pour faire la même politique. En la pratiquant autrement…

Ce n’est pas un hasard si elle se retrouve à la direction d’Oxfam France, filiale française d’une ONG multinatio­nale dont le siège est à Londres et dont le seul objet est l’action d’influence. Influencer les décideurs, travailler les médias ; c’est écrit noir sur blanc dans les documents de l’organisati­on. Au lieu de se ruiner l’existence dans une opposition stérile et marginale, Cécile Duflot entre dans le grand réseau mondial du « contrepouv­oir » humanitair­e ! Progressis­me, droit-del’hommisme, féminisme, Oxfam lui offre tout ce qu’elle incarne, et c’est pour ça qu’elle a été recrutée. Sous la banderole des grands mots de la solidarité humaine, elle va pouvoir dénoncer les inégalités, la richesse, les grandes banques, l’évasion fiscale, chercher sa publicité au forum de Davos tout en montrant du doigt les milliardai­res :

« Huit milliardai­res possèdent autant de richesses que les 3,6 milliards de personnes les plus pauvres du monde », proclame la propagande.

En oubliant de dire que ces mêmes milliardai­res font vivre, par leurs investisse­ments, des centaines de milliers de familles et contribuen­t à sortir les pays les plus pauvres de leur misère. Et Oxfam, de quoi vit-elle ? A moitié de fonds publics internatio­naux

– Nations unies, Union européenne, institutio­ns supranatio­nales –, le reste provenant de gros donateurs privés, bien plus que de petits, qui s’achètent ainsi leur conduite « morale ».

Or, problème, on vient de découvrir que cette bonne conduite n’était pas pratiquée par Oxfam : l’organisati­on a dû nommer une commission pour faire toute « la transparen­ce » sur les débordemen­ts sexuels indignes de certains de ses cadres, dans de multiples pays… Que vont devenir les campagnes de dons ? Cécile Duflot arrive à la tête d’une toute petite filiale (4 millions d’euros de ressources) d’une organisati­on (qui encaisse plus de 1 milliard de dollars par an) désormais minée par le scandale.

Tout son matériel de propagande n’a qu’un but : faire à nouveau rentrer l’argent. Sans argent, pas de « morale »…

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