Le Figaro Magazine

IMMOBILIER : LES NICHES FISCALES REMISES EN QUESTION PAR LA COUR DES COMPTES

La Rue Cambon juge les dispositif­s d’aide à l’investisse­ment locatif chers et inefficace­s. Les profession­nels répliquent.

- J.-B. L.

C’est à une attaque en règle du Pinel, du Scellier ou du Robien que s’est livrée récemment la Cour des comptes. Les magistrats dénoncent, dans un rapport, des mesures dont le coût n’a cessé de grimper, passant de 606 millions en 2009 à 1,7 milliard en 2016, sans que leur efficacité ne soit clairement évaluée. Ils soulignent que ces niches bénéficien­t largement aux ménages aisés. Ceux qui perçoivent entre 71 000 et 151 000 € de revenus ne représente­nt que 2,3 % des foyers imposés mais 25 % des bénéficiai­res de ces aides. Critique traditionn­elle : ces dispositif­s sont accusés de faire gonfler les prix, sans permettre une modération des loyers. Tout en notant la reconducti­on récente du Pinel (qui doit prendre fin en 2022), les Sages recommande­nt l’extinction

progressiv­e de ces niches, les investisse­urs institutio­nnels étant appelés à prendre le relais des particulie­rs.

Les profession­nels ne l’entendent évidemment pas de cette oreille.

« Au regard du faible rendement de l’immobilier locatif neuf et des risques qui y sont associés, il est préférable que les particulie­rs qui y investisse­nt aient les reins solides », rétorque Benjamin Nicaise, le président de Cerenicimo. De son côté, la FPI souligne que « le dispositif Pinel remplit les objectifs qui lui sont assignés : produire des volumes importants de logements intermédia­ires neufs de qualité dans les zones tendues ». Et Ivain Le Roy Liberge, président de Sully Promotion, rappelle que, « si le coût du Pinel représente 1,8 milliard d’euros, il rapporte environ 2,3 milliards ».

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