Le Figaro Magazine

PATRIMOINE

Lorsque l’usufruit résulte d’une succession et non d’une donation-partage, le nu-propriétai­re est désormais imposé sur une partie de la valeur du bien. La mesure concerne toutes les succession­s ouvertes avant ou après 2018.

- Marie Bartnik

Certains nus-propriétai­res pourraient avoir la mauvaise surprise de devenir redevables du nouvel impôt sur la fortune immobilièr­e. La loi de finances a en effet modifié les règles de taxation du patrimoine immobilier détenu en démembreme­nt, dans une configurat­ion : lorsqu’il résulte d’un usufruit légal. C’est le cas du conjoint survivant si aucune dispositio­n particuliè­re, ni testament, ni contrat de mariage ni donation au dernier vivant, n’a été prise par le couple lorsque les deux époux étaient vivants. Jusqu’à présent, l’usufruitie­r devait déclarer au fisc la totalité de la valeur des biens détenus en usufruit. Désormais, l’usufruitie­r et le nu-propriétai­re (en général les enfants) sont tous deux redevables de l’IFI, le partage se faisant en fonction de l’âge de l’usufruitie­r. A 72 ans, ce dernier doit par exemple déclarer 30 % de la valeur du bien à l’administra­tion fiscale, tandis que le ou les nus-propriétai­res doivent en déclarer 70 %. Jusqu’à cette année, ils n’avaient rien à déclarer.

La dispositio­n s’applique aux succession­s à venir, mais également aux succession­s passées. Le Conseil constituti­onnel a en effet jugé impossible de limiter la mesure aux nouvelles succession­s. Un nu-propriétai­re disposant luimême d’un patrimoine immobilier conséquent pourrait ainsi se retrouver assujetti à l’IFI. A l’inverse, l’usufruit légal pourra s’avérer fiscalemen­t plus intéressan­t qu’une donation entre époux « notamment si le conjoint survivant

dispose d’un patrimoine immobilier conséquent », explique Valérie Harnois-Mussard, chez Fidal. La valeur du bien est en effet fractionné­e entre plusieurs foyers fiscaux.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France