DÉPASSER L’IMPOSSIBLE
À 27 ans, Mathieu Bosredon n’a jamais laissé son handicap réfréner son désir de gagner et de dépasser ses limites. Portrait d’un athlète déterminé.
Enfant, Mathieu Bosredon était “très turbulent” selon ses propres mots. Et ce n’est pas sa paraplégie survenue après un accident vasculaire à l’âge de 4 ans qui a altéré son énergie ni son tempérament : “Je faisais 15 kilomètres pour aller voir mes potes. Mon fauteuil n’a jamais été un frein.” Né dans une famille de sportifs, Mathieu Bosredon a toujours été poussé par ses parents, handicapé ou non : “Ils ne m’ont jamais fait de cadeaux et ça m’a bien servi.”
Une sensation de vitesse galvanisante
Lorsqu’il découvre à 14 ans le handbike -pour remplacer un scooter et pouvoir rejoindre facilement copains et copines-, il est grisé par la sensation de liberté et de vitesse que cela lui procure : “Pour un handicapé, pouvoir rouler à 40 km/h est assez galvanisant. On gomme son handicap dans l’endroit où l’on est performant.” Les compétitions commencent et dès lors, Mathieu Bosredon ne pense qu’à une seule chose : se dépasser : “Chaque course est une remise en question perpétuelle.”
Une victoire déterminante au chrono
L’athlète se souvient précisément du jour où il a surmonté l’impossible. C’est en 2013, lors d’une course de chrono en Suisse : “Je suis alors 20ème ou 30ème au classement. Je prends le départ et au bout d’un kilomètre je me sens bien, je franchis la ligne, je sais que j’ai fait quelque chose de bien mais je ne connais pas encore mon chrono. Au stand, on me dit qu’un petit nouveau a fait un temps extraordinaire : c’était moi. J’ai réalisé que j’avais battu le champion du monde et le champion paralympique de l’année précédente. Ça a été un véritable déclic, je me suis dit que j’avais raison d’y aller.” Depuis ce jour, malgré les doutes et les échecs, comme lors des Jeux Paralympiques de 2016 à Rio où il est arrivé 4ème, l’envie de gagner de Mathieu Bosredon reste la plus forte : “Sur le moment tu as envie de tout laisser tomber, mais 10 minutes après, tu veux repartir.”
“Chaque course est une remise en question perpétuelle”