CE MONDE OÙ LES ENFANTS DEVIENNENT DES OBJETS
Don Quichotte divaguait-il lorsqu’il voyait les moulins à vent tels des « géants
démesurés » à « faire disparaître » ? Ou bien décelait-il dans ces machines à moudre l’essence de la technique appelée à dévaster la Terre et ses habitants ? En ce cas, l’Espagne de 2018 validerait son jugement. Là-bas croissent les entreprises du groupe IVI (Institut valencien d’infertilité), préposées à la reproduction artificielle de l’humain. Leur marketing est sans filtre : grâce à IVI, « vous verrez votre bébé voir le jour ou vous serez remboursé ».
Satisfait ou remboursé : une maison sérieuse !
Que les sacro-saintes règles de l’échange de marchandise puissent intégralement s’appliquer à l’humain ne surprendra que les Sancho Panza du jour. L’hégémonie de la technique moderne ayant réduit tout l’Etre et tout être à l’état de ressource exploitable, on pouvait logiquement en déduire une nouvelle définition de homme : un pur objet destiné à la vente, une marchandise. Rien d’étonnant, donc, à ce qu’utérus, ovules, spermatozoïdes, ovaires et embryons devinssent une matière première pour les biotechnologies. Une mine d’or pour le te ch no libéralisme exploitant le désir d’enfant à tout prix. Au prix de l’enfant, même réduit à n’être qu’objet… du désir, et produit pour le satisfaire. Ces objets ontils un avenir ? Mais certainement. Celui de tous les objets : la déchetterie.