DEUTSCHE GRAMMOPHON+, LA CHAÎNE CLASSIQUE DE CANAL
Avant le choc d’internet et du téléchargement illégal, les maisons de disques étaient florissantes et pouvaient s’offrir des productions exceptionnelles. Ainsi, elles se sont constitué un catalogue de trésors. Aujourd’hui, mis à part quelques jolis coffrets et des intégrales au moment des fêtes, ces documents sont sous-exploités. Lorsque Videndi a racheté Universal Music, il y avait dans la corbeille de mariage l’incroyable catalogue de la Deutsche Grammophon (DG), un label créé en 1898 dont les archives sont phénoménales.
Pour la première fois, la transversalité du groupe Vivendi va fonctionner, puisque ce label et Canal+ créent une chaîne musicale « délinéarisée », c’est-à-dire à la demande. Proposer aux abonnés de Canal+ une chaîne musicale classique de très haut niveau avec un accès à une sélection du catalogue de la DG, voilà ce qu’on appelle une opération audacieuse. Canal+ a apporté son savoir-faire technique et la DG ses contenus – audio et vidéo –, spécialement édités à cet effet. La chaîne et le label espèrent toucher un nouveau public, au-delà des aficionados du classique et ainsi concurrencer le site de streaming Qobuz. « Une offre vidéo et audio à la demande permettra de faire découvrir des grands noms de son catalogue comme Karajan ou Boulez dont les interprétations sont légendaires », explique Gérald-Brice Viret, le directeur général des antennes de Canal+. Trois cents albums sont déjà disponibles et 1 000 le seront à la fin de l’année en qualité audio exceptionnelle. C’est aussi pour Canal+ une montée en gamme et une manière de multiplier pour ses abonnés les accès à ses contenus. La chaîne réfléchit à d’autres lancements comme une entrée « films de genre ». Au-delà du catalogue, la DG, qui a toujours de très grands artistes à l’affiche, proposera également des retransmissions de certains récitals.