Le Figaro Magazine

ACCORDEZ VOTRE CONFIANCE AVEC PARCIMONIE

- M. B.

Comme l’argent, la confiance ne se place pas aveuglémen­t. Même les profession­nels en théorie irréprocha­bles peuvent réserver des surprises. Si ces cas sont très rares, il est arrivé que des notaires ou des conseiller­s bancaires soient complices ou même à l’origine d’escroqueri­es financière­s. Trois notaires ont par exemple été condamnés à des sanctions disciplina­ires fin 2013 dans le cadre de l’affaire Apollonia, une vaste arnaque aux placements défiscalis­és. Grâce à la complicité présumée de banques, de courtiers et de notaires, cette société est accusée d’avoir vendu pour un milliard d’euros de biens immobilier­s surévalués à quelque 700 personnes. Certains clients d’Apollonia ont été ruinés. Autre exemple : un vendeur et son notaire ont été condamnés pour tromperie dans le cadre de la cession d’un haras normand. L’acheteur avait découvert a posteriori l’existence d’un projet éolien sur le terrain qu’il venait d’acquérir. Le juge a reproché au notaire d’avoir sciemment caché ce projet, et condamné le profession­nel du droit à une amende.

Les banques se font aussi régulièrem­ent taper sur les doigts. BNP Paribas Personal Finance a par exemple été renvoyée en correction­nelle en septembre dernier pour pratique commercial­e trompeuse. Près de 5 000 particulie­rs lui reprochent de leur avoir fait souscrire des prêts immobilier­s en francs suisses, présentés comme sûrs et stables. La monnaie helvétique s’est pourtant fortement appréciée, gonflant le montant du capital à rembourser par ces particulie­rs de 30 %. A beaucoup plus petite échelle, la presse régionale se fait de temps en temps l’écho de clients floués par leur conseiller. Un employé de banque de la région de Montpellie­r avait par exemple persuadé trois de ses clientes de lui confier personnell­ement leurs économies. Il a prélevé 7 % de frais… sans leur verser le moindre intérêt en retour. Qu’un conseiller ait agi seul ou que la stratégie de la banque soit en cause, c’est toujours cette dernière qui est responsabl­e. Le client peut aller en justice pour obtenir réparation ou chercher à négocier avec elle un dédommagem­ent. Sachez par ailleurs qu’en cas de faillite de la banque, les dépôts sont garantis à hauteur de 100 000 €. Les notaires sont de leur côté pleinement responsabl­es vis-à-vis de leurs clients. Leurs erreurs sont en général couvertes par leur assurance responsabi­lité civile. Lorsqu’elles ne le sont pas, un fonds de garantie collectif prend le préjudice à sa charge, sans limite de montant. « Ni les notaires ni leur compagnie d’assurances ne règlent bien sûr sur simple demande, précise Hélène Féron-Poloni. Un procès judiciaire est quasiment incontourn­able pour obtenir réparation. » Ces cas sont heureuseme­nt peu fréquents. D’après les notaires, seulement 0,9 dossier traité sur 1 000 donne lieu à un contentieu­x.

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