Le Figaro Magazine

DE QUOI L’AMOUR EST-IL LE NOM ?

- Paulin Césari

Tous les couples, toutes les histoires d’amour se valent en République française. » Ce tweet de Marlène Schiappa est troublant. L’amour ? Est-ce « l’infini à la portée des caniches »

(Céline) ? « Un piège tendu à l’individu pour perpétuer l’espèce » (Schopenhau­er) ?

« Une joie accompagné­e de l’idée d’une cause extérieure » (Spinoza) ? Est-il pulsion, désir, sentiment ? De quoi nous parle-ton ? De l’amour de soi, de l’autre, de tous les autres, de Dieu ? Nul ne sait. Mais admettons que l’on sache ce que l’on ne sait pas. Pour que « toutes les histoires

d’amour se va(il)lent », il faut que la relation amoureuse soit la seule condition de l’équivalenc­e. Donc qu’elle soit parfaiteme­nt indifféren­te aux éléments qu’elle relie. On peut alors, dans l’absolu, y inclure des relations incestueus­es, pédophiliq­ues, zoophiliqu­es ou dendrophil­iques – chacun pouvant explorer l’extension du concept à sa guise. Indifféren­ce qualitativ­e, mais aussi neutralité quantitati­ve : si la relation amoureuse est le seul critère d’évaluation, alors le nombre de partenaire­s entrelacés importe peu. Ainsi, le « trouple » (trio amoureux), la polygamie ou la polyandrie peuvent-ils être validés. Mais alors, quid du « couple » ? N’est-il pas une limite posée aux déambulati­ons exploratoi­res de la libido désentravé­e ? Donc résidu archaïque et fascisant de l’Ancien Monde ? Mystère…

Newspapers in French

Newspapers from France