DE QUOI L’AMOUR EST-IL LE NOM ?
Tous les couples, toutes les histoires d’amour se valent en République française. » Ce tweet de Marlène Schiappa est troublant. L’amour ? Est-ce « l’infini à la portée des caniches »
(Céline) ? « Un piège tendu à l’individu pour perpétuer l’espèce » (Schopenhauer) ?
« Une joie accompagnée de l’idée d’une cause extérieure » (Spinoza) ? Est-il pulsion, désir, sentiment ? De quoi nous parle-ton ? De l’amour de soi, de l’autre, de tous les autres, de Dieu ? Nul ne sait. Mais admettons que l’on sache ce que l’on ne sait pas. Pour que « toutes les histoires
d’amour se va(il)lent », il faut que la relation amoureuse soit la seule condition de l’équivalence. Donc qu’elle soit parfaitement indifférente aux éléments qu’elle relie. On peut alors, dans l’absolu, y inclure des relations incestueuses, pédophiliques, zoophiliques ou dendrophiliques – chacun pouvant explorer l’extension du concept à sa guise. Indifférence qualitative, mais aussi neutralité quantitative : si la relation amoureuse est le seul critère d’évaluation, alors le nombre de partenaires entrelacés importe peu. Ainsi, le « trouple » (trio amoureux), la polygamie ou la polyandrie peuvent-ils être validés. Mais alors, quid du « couple » ? N’est-il pas une limite posée aux déambulations exploratoires de la libido désentravée ? Donc résidu archaïque et fascisant de l’Ancien Monde ? Mystère…