À L’AFFICHE
Cinq ans après son dernier album à succès, la formation de Sheffield revient en force avec un nouveau disque aux climats bowiesques.
et les passe-temps d’Eric Neuhoff
Le chanteur-guitariste du groupe, Alex Turner (2e en partant de la gauche), a composé toutes les chansons au piano avant de recevoir le concours efficace de ses acolytes. Résultat : ce sixième album, riche en titres élégants, brille par sa singularité. Une vraie réussite.
Un nouveau départ. Après le succès d’AM, qui les avait propulsés en 2013 parmi les meilleurs groupes de rock de la planète, les Britanniques étaient presque condamnés à décevoir avec leur production suivante. C’était mal connaître leur capacité à se renouveler sans dénaturer leur talent. Sous l’impulsion de leur génial compositeur, Alex Turner, ils réalisent l’exploit de livrer une parution différente et de haute tenue, Tranquility Base Hotel + Casino *. Une sorte d’album concept (le leader cite volontiers l’Histoire de Melody Nelson parmi ses influences) où le groupe aligne des chansons pop aériennes et envoûtantes plutôt éloignées des sonorités électriques de ses travaux d’antan. L’ensemble, qui sonne comme un hommage au David Bowie de la période Young Americans voire Station To Station, s’achève avec un slow épique baptisé The Ultracheese. Turner, qui a d’abord élaboré les morceaux au piano, se montre encore affûté en tant qu’auteur. Ses textes, où il fait part de ses réflexions existentielles, collent parfaitement à la dimension mystérieuse des mélodies et à leur interprétation efficace et soignée. La classe.