DIX ANS SANS CHANSONS
Depuis la mort de Pascal Sevran, la télévision publique ne chante plus.
Le dixième anniversaire de la mort de Pascal Sevran a été passé sous silence. TV Melody a sauvé l’honneur par une belle émission d’hommage présentée par Dave et quelques rediffusions de « La Chance aux chansons ». Tout cela tourne en boucle sur le câble, il suffit de se reporter au site de la chaîne (Melody.tv). Ce silence rappelle qu’on ne chante plus guère à la télévision, les braillards de « The Voice » mis à part. Il y a bien la soirée des Enfoirés, et c’est tout. Sevran avait le mérite de répandre la mémoire populaire française par la chanson, ce qu’avait fait, avant lui, Mireille avec son « Petit Conservatoire », dont l’idée, d’ailleurs, est de Sacha Guitry. Rappelons aussi, dans les années 80, « Les Enfants du rock », très éloignés du répertoire défendu par Sevran, mais qui en était comme un prolongement.
Pour chanter, il faut un coeur. Les gens de marketing qui dirigent actuellement la télévision publique, un oeil sur les sondages, l’autre sur la concurrence, en semblent dépourvus. Ne parle-t-on pas de supprimer l’élégante et très cordiale émission de Catherine Ceylac, « Thé ou café » ? Une pétition est en cours pour la sauver. Mais qui sauvera le téléspectateur des errances de Delphine Ernotte ? On pourrait, sous ses fenêtres, lui chanter Rien
n’est en place, de Charles Trenet. Cette chanson, admirablement orchestrée par Claude Bolling, date de 1972, heureux temps où l’ORTF avait pour PDG Arthur Conte, homme de talent, de coeur et de tempérament. Ce qui explique qu’il n’ait pas duré.