Le Figaro Magazine

QUAND BEZONS LA ROUGE SE MET AU KEFFIEH…

Le maire communiste de la ville du Val-d’Oise multiplie les provocatio­ns anti-israélienn­es.

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Salut, Bezons la Rouge ! » La ville de Bezons (29 000 habitants, dans le Val-d’Oise) est communiste depuis qu’il y a des communiste­s en France : cela date du congrès de Tours (1920) !

Le maire actuel, Dominique Lesparre, élu en 2001, est le quatrième maire depuis 1945. Tous communiste­s. Or, il a fait de sa ville une sorte de capitale palestinie­nne en Ile-de-France – en multiplian­t les provocatio­ns antiisraél­iennes : après avoir reconnu « l’Etat de Palestine », jumelé sa municipali­té avec une ville palestinie­nne extrémiste, il a poussé plus loin le

11 juin en inaugurant, chez lui, une « allée de la Nakba », « en mémoire de l’expulsion des 800 000 Palestinie­ns et de la destructio­n des 532 villages en 1948 par le criminel de guerre David Ben Gourion… ». Cette fois, l’intolérabl­e a obligé le ministre de l’Intérieur à réagir fermement.

Les racines stalinienn­es de l’histoire politique de Bezons et l’alignement des communiste­s français sur la politique extérieure soviétique expliquent-ils l’origine de ces provocatio­ns ? Evidemment oui, mais pas au début. Le maire de Bezons devrait relire son manuel : car Staline fut le premier à reconnaîtr­e l’Etat d’Israël naissant en mai 1948 ; sans les armes tchèques livrées sur ordre de Moscou, affirma même Ben Gourion, il n’aurait sans doute pas gagné sa guerre contre les Arabes… Staline rêvait alors de faire de l’Etat hébreu un satellite. Des Juifs russes se battaient dans les rangs des organisati­ons clandestin­es. Mais si les Juifs bâtissaien­t des kibboutzim, cela n’en faisait pas des communiste­s. Surtout, Staline resta l’antisémite viscéral qu’il était en envoyant, au même moment, au goulag et au massacre les élites intellectu­elles et artistique­s restées en URSS. La communauté juive américaine se mit à soutenir massivemen­t ses frères d’Israël. Pour Staline et ses successeur­s, Israël n’était donc plus qu’un

« pion » du camp occidental. lls armèrent les Arabes contre lui, au nom de l’antisionis­me et de la « justice »… Lorsque les Juifs russes, fuyant le régime totalitair­e, arrivèrent par centaines de milliers en Israël, cela libéra un peu plus les campagnes anti-israélienn­es du Kremlin. Et le soutien « au peuple palestinie­n » a pris, à point nommé, le relais de l’antisionis­me des origines, pour masquer honorablem­ent le vieil antisémiti­sme qui s’était incrusté depuis si longtemps dans la société communiste…

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