LINKY FAIT DISJONCTER LA FRANCE
Associations de riverains et maires organisent la résistance contre l’installation de ce compteur intelligent, accusé de tous les maux.
Des ondes nocives pour la santé, des installateurs qui forcent votre porte, vos habitudes de consommation révélées à des sociétés mercantiles… Le compteur communicant Linky fait face à un cortège de plaintes. Sensibles à ces inquiétudes, 670 maires ont refusé son installation chez leurs administrés. Certains, comme le maire d’Alizay, dans l’Eure, ont même signé un arrêté pour en interdire le déploiement sur leur commune. L’affaire a été portée devant les tribunaux.
La société Enedis a installé plus de 11 millions d’unités sur le territoire depuis 2014. Remplaçant les modèles des années 60, Linky est capable de mesurer la consommation électrique journalière des foyers. Il permet d’anticiper la charge du réseau pour répondre à la forte hausse des besoins. Sept millions de bornes pour véhicules électriques sont en cours de déploiement. Or, une borne équivaut à la consommation d’un immeuble entier… Autre argument avancé : la gestion des compteurs à distance occasionnera de nombreuses économies pour les relevés, les dépannages ou les mises en service.
Si le principe de précaution peut s’avérer salutaire, la fronde des anti-Linky frise parfois l’hystérie. Le Criirem a montré que les ondes émises restaient minimes, inférieures à celle d’un poste de télé. Quant à l’administration des données, elle est clairement encadrée par la loi. Mais à trop jouer avec les données, les réseaux sociaux et autres acteurs du net ont entamé la confiance des Français. Après le scandale des autoroutes ou du Crédit lyonnais, ils redoutent aussi de payer la facture finale. Plus prosaïque, la Cour des comptes a dénoncé une opération rapportant 500 millions à Enedis. C’est donc au régulateur qu’il appartient aujourd’hui de suivre ce dossier… électrique.