LE CHANT DU BOURREAU Hollie Overton
Trois mille cent dix jours » d’enfermement dans une cabane, de sévices sexuels, de harcèlement moral, de raclées (« pour désobéissance »), et voilà qu’un soir son tortionnaire oublie de fermer la porte à clé ! Ni une ni deux, Lily, portant dans ses bras l’enfant qu’elle a eu en captivité, s’enfuit et débarque chez sa mère. Après d’émouvantes retrouvailles, la police vient prendre sa déclaration. Dès le lendemain, à la stupéfaction générale, Rick Hanson, professeur de littérature vedette du lycée de la ville, marié à la riche et respectable Missy, est arrêté et incarcéré : le calvaire est enfin terminé. Vraiment ? Beaucoup de choses ont changé depuis son enlèvement : son père est mort, sa mère collectionne les aventures d’un soir et sa soeur jumelle – ex-alcoolique, ex-junkie, atteinte de troubles de la colère – est enceinte de son ancien petit ami. Mais pire que tout : Rick Hanson, manipulateur monstrueux, n’a pas l’intention de laisser sa « Baby
Doll » s’en tirer si facilement. Tour à tour Lily, sa mère, sa soeur et son bourreau dévoilent leurs souvenirs et leurs sentiments face au drame passé, les conséquences sur le présent et sur l’avenir. L’auteur joue de leurs souffrances, de leur mauvaise conscience et de leurs angoisses. L’atmosphère est pesante ; rebondissements imprévisibles et volte-face machiavéliques se succèdent. Dans un style simple et direct, Hollie Overton échafaude une intrigue parfaitement orchestrée et jongle avec nos nerfs. Baby Doll, Mazarine, 370 p., 21,90 €. Traduit de l’anglais (Etats-Unis) par Françoise du Sorbier.