DITES-NOUS TOUT Marc Lavoine
Il semble indémodable. Avec son douzième album, le sensible et réussi Je reviens à toi (Barclay), Marc Lavoine est encore au rendez-vous. A son compteur, déjà 50 000 exemplaires vendus en un mois. Un succès et une longévité qui font de l’interprète d’Elle a les yeux revolver (1985) l’un des chanteurs les plus emblématiques de sa génération. Sa tournée, qui démarre le 5 octobre à Amiens, avec un passage à La Seine Musicale de Paris les 18 et 19 du même mois, s’annonce triomphale. Votre nouveau disque en quelques mots ? Mélancolique, entre bohème et chagrin. Comment durer dans ce métier ? Il faut avoir un peu de talent et un peu de jugeote. Votre meilleur souvenir sur scène ?
Avec Catherine Ringer à La Cigale. Quelle chanson aimez-vous reprendre ?
Le Déserteur de Boris Vian. Quel est votre « rapport » avec vos anciens tubes ?
Cela me plaît beaucoup qu’on s’en souvienne. Votre premier choc musical ? Gainsbourg. Un échange marquant avec lui ?
Je garde un souvenir ému de lui au Casino de Paris. Ma femme était enceinte, tout comme Bambou. Il m’avait montré toutes les photographies qui tapissaient les murs de sa loge. Quelle serait votre première mesure si vous étiez ministre de la Culture ? Je lancerais un plan pour une plus belle luminosité dans les grandes métropoles. Et si vous étiez ministre de la Ville ? J’aiderais les femmes qui oeuvrent dans les hôpitaux, à l’école, dans les associations… Quel est votre modèle de femme ?
Simone Veil. Par votre intermédiaire, je lance un appel pour être invité à la cérémonie organisée en son honneur au Panthéon ! Vos auteurs favoris ? Apollinaire, Desnos, Aragon…
Une citation que vous aimez ? « Aimons-nous les uns sur les autres » de Jules Renard. Des paroles de chanson ?
« Envie de partir, dans le chagrin du vent » de Léo Ferré.
Vos grands souvenirs de comédien ?
Avec Claude Chabrol ou en face de Jean-Louis Trintignant. Je jouais devant mon acteur préféré.
Vos films cultes ? Rocco et ses frères de Visconti, Le Fanfaron de Risi, La Chevauchée fantastique de Ford… Vos peintres admirés ? Vélasquez, Michel-Ange… Parmi les contemporains : David Hockney. Un dîner idéal ? Avec Depardieu et des femmes. J’admire particulièrement Virginie Despentes, dont la parole est importante et qui n’est jamais dans le ressentiment. Et si une personnalité défunte pouvait se joindre à vous ? Giacometti.
Quel défaut pardonnez-vous ?
J’ai une tendresse pour les gens un peu évasifs. Celui pour lequel vous n’avez aucune indulgence ? J’ai un problème avec les personnes qui ne disent pas bonjour. Quel spectacle vous a récemment impressionné ? Celui de Blanca Li à New York, il y a peu. Elle était époustouflante dans une robe qui épousait parfaitement le moindre de ses gestes. Une passion secrète ? Ma passion pour les mots. Je la dois à l’un de mes professeurs de lettres. J’écris tous les jours. Usage des nouvelles technologies ?
Pas fréquent ! Je suis resté fidèle au Polaroid (rires). Comment dissoudre la tristesse ?
En la laissant passer. Quelle vue vous apaise ? L’océan Indien.
Une boisson qui vous rend meilleur ?
Le café. Un parfum aimé ?
L’odeur de la peau.
Votre devise ?
« Peu importe, il faut suivre sa destinée. » Propos recueillis par Pierre de Boishue
Il faut un peu de talent et un peu de jugeote pour s’inscrire dans la durée