Le Figaro Magazine

ROCHEFORT-EN-TERRE (Morbihan)

Terre de résistance éternelle

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En route pour la Bretagne, et cette « roche forte » qui domine la vallée du Gueuzon. Pourquoi Rochefort-en-Terre ? Tout simplement pour distinguer ce petit village des 17 autres Rochefort répartis sur le territoire français. Ses véritables origines remontent au XIIe siècle. On apprécie encore aujourd’hui les maisons anciennes superbemen­t mises en valeur. La beauté du village tient à sa terre en effet, à sa pierre en particulie­r, une alternance heureuse de schiste et de granit, deux roches très présentes dans cette région de France qu’est la Bretagne.

Le patrimoine de Rochefort-en-Terre est fréquemmen­t rénové. Preuve en est l’église Notre-Dame de la Tronchaye, qui nous ouvre ses portes dans la ruelle du Fourà-Ban. La légende raconte qu’au Xe siècle, lors des invasions normandes, une statue de bois représenta­nt la Vierge Marie et son enfant fut cachée dans un tronc d’arbre. Deux cents ans plus tard, la statuette fut retrouvée par une jeune bergère. C’est ici, en hommage à cette découverte, que fut alors érigée l’église que l’on visite encore aujourd’hui. Construite sur la roche et sans fondations, elle nécessite de fréquentes opérations de restaurati­on pour conserver son lustre d’antan. Dernière en date : le clocher. Plus de huit mois furent nécessaire­s pour remettre la charpente et la toiture en état, grâce au travail précieux des compagnons charpentie­rs, couvreurs et autres tailleurs de pierre. On ne se lasse pas d’observer leurs gestes – même à 20 mètres du sol ! –, toujours sûrs et chevronnés. Ils perpétuent la tradition de la « couverture brouillée », qui consiste à poser des ardoises de différente­s largeurs. Pratique ! Et surtout nécessaire pour garder ce magnifique patrimoine intact. Une maîtrise dont peuvent s’enorgueill­ir les artisans engagés dans cette sauvegarde minutieuse.

En 1911, le peintre américain Alfred Klots eut l’idée de lancer un concours à travers le village : celui des fenêtres fleuries. Il est devenu au fil du temps celui des villages fleuris. La tradition se perpétue encore, et les jardiniers municipaux entretienn­ent près de 9 000 plantes qu’ils bichonnent avec beaucoup d’attention. Presque un sacerdoce ! Mais que ne feraient-ils pas pour que leur petite ville soit la plus fleurie de France chaque année ?

Où dormir / Domaine du Kelenn (06.59.58.18.95 ; Domaineduk­elenn.com). 5 chambres et suites d’hôtes contempora­ines dans une longère, au beau milieu de la campagne bretonne. A 8 min en voiture de Rochefort-en-Terre.

De 95 à 170 € la nuit.

Bonne table / Voyage Gaufré (09.50.44.96.58). Une terrasse dans une rue du vieux village. Spécialité : les gaufres. Salées et sucrées, accompagné­es de produits frais. Original et chaleureux. Desserts épatants : profiterol­es, tiramisu... Compter 25 €.

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