LE MONDE DU SILENCE
Depuis le col d’Artzamendi se dévoile un spectacle minéral, végétal et animal d’une sérénité absolue.
Au fil du chemin qui longe la Nive, entre Itxassou et Bidarray, les collines et les buttes s’élèvent de plus en plus jusqu’à former les premiers contreforts pyrénéens. Puis, la route vers le col d’Artzamendi devient de plus en plus étroite et escarpée. Les plus valeureux la feront à pied, d’une vive foulée ; les autres en voiture – ce qui n’empêche pas de s’arrêter pour apprécier l’ambiance bucolique et le bruit incroyablement apaisant des ruisseaux et rivières coulant dans le creux du lit d’une végétation luxuriante et intacte. Puis, au fil de l’ascension, les arbres se feront plus épars, plus rabougris. La canopée se détricote pour laisser apercevoir le ciel – idéalement bleu et clairsemé de beaux et épais nuages (on ne vous promet rien !). De là, plutôt que d’aller au mont Artzamendi pour voir ses émetteurs hertziens, bifurquez à droite sur le premier parking que vous voyez : les balisages du GR10 indiquent la voie à suivre. Une balade (facile) d’une quarantaine de minutes à pas tranquilles vous fera franchir les vieilles bornes frontières séparant la France de l’Espagne.
Au bout d’un sentier jalonné de fougères se découvriront devant vous les peñas d’Itxusi, des falaises de grès à couper le souffle dans les failles desquelles nichent d’immenses vautours. Devant ce sublime panorama et le ballet des majestueux rapaces, le silence est parfait – seulement rompu par le tintement lointain des cloches des troupeaux de moutons en transhumance. L’idéal est d’emporter de quoi pique-niquer devant ces éperons rocheux qui surplombent la vallée d’Aritzakun et son fameux village fantôme. Ne pas oublier les jumelles : les vautours planent très haut ou très bas par rapport au point d’observation. Un spectacle à ne pas manquer – et qui vous changera des paysages côtiers, si nombreux dans la région.