Le Figaro Magazine

À L’AFFICHE et la vision télé de Stéphane Hoffmann

La « cité du cheval » accueille une exposition inédite sur le thème des courses et leur représenta­tion dans l’art. Une belle surprise.

- Sylvie Marcovitch

Le château de Chantilly propose de découvrir un sujet cher aux artistes de la fin du XVIIIe et du XIXe siècle : les courses hippiques, déjà très à la mode outreManch­e. C’est Louis-Philippe qui donne le coup d’envoi de ce qui va devenir un immense phénomène de société dépassant la sphère aristocrat­ique. En 1833, il crée le registre matricule des pur-sang et la Société d’encouragem­ent pour l’améliorati­on des races de chevaux, sur le modèle anglais. En 1857, l’ouverture de l’hippodrome de Longchamp attirera 200 000 visiteurs !

L’expo débute par les toiles de George Stubbs, le maître du sporting art. Ici, le cheval est en majesté. Ses oeuvres marquent profondéme­nt Géricault, venu se former à Londres en 1820. On retrouve dans son Derby de 1821 à Epsom, cette façon si particuliè­re de peindre le « galop volant », les quatre membres du cheval tendus à l’horizontal­e, une position hautement improbable mais efficace pour donner une véritable sensation de vitesse ! Gustave Moreau remplit ses carnets de croquis pris sur le vif. Les sujets sont variés, du jockey à l’entraîneur, de la piste au paddock… Degas joue avec les touches de couleur des toques et des casaques et exécute une merveilleu­se série de bronzes. On découvre aussi l’apport de la photograph­ie dans la décomposit­ion des mouvements, pointant ainsi les libertés prises par les peintres dans leurs représenta­tions. Des peintres qui chercheron­t un temps à se corriger pour bien vite reprendre leurs « mauvaises » habitudes. Un joli pied de nez à la réalité.

« Peindre les courses. Stubbs, Géricault, Degas », château de Chantilly, salle du Jeu de paume, jusqu’au 14 octobre.

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Ci-dessus : « Le Derbyde 1821 à Epsom », de Théodore Géricault et ce fameux « galop volant », les chevaux étant représenté­s les quatre membres à l’horizontal­e pour accentuer la sensationd­e vitesse !

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