LES INDISCRÉTIONS de Carl Meeus
Dans un mois, Agnès Evren saura si le défi qu’elle s’est lancé en début d’année a été gagnant. En se portant candidate à la présidence de la fédération Les Républicains de Paris, (les 13 et 14 octobre, elle affrontera Jean-Jacques Giannesini, Catherine Lecuyer et Michael Miguères) la vice-présidente de la Région Ile-de-France a décidé de quitter les pontons supérieurs du navire pour aller dans la salle des machines du parti. Un véritable défi pour relever une droite parisienne déchirée depuis des années entre les principaux barons, décimée en 2017 par la vague macroniste. « L’enjeu des prochaines municipales n’est pas de savoir si on peut gagner ou pas, c’est la survie de la droite parisienne », plaide l’élue parisienne qui veut renouveler le personnel politique de la droite dans la capitale. Agnès Evren n’a pas choisi la facilité ! Le corps électoral est réduit (4 000 militants contre 17 000 dans les années 2000) et les pièges nombreux. Ses adversaires lancent de fausses rumeurs (elle ferait venir Virginie Calmels pour la soutenir), assurent que Valérie Pécresse tire les ficelles de sa candidature, alors qu’Agnès Evren a pris soin de démissionner de Libres ! en début d’année et se félicite que la présidente de la Région ne prenne pas parti. Celle qui sait pouvoir compter sur nombre d’élus comme Rachida Dati, Frédéric Péchenard ou Jean-François Legaret, veut « rassembler la droite en respectant les sensibilités, avoir une offre politique crédible en s’ajustant aux réalités des arrondissements de l’ouest comme de l’est parisien et déconnecter Paris du national ». Il ne lui reste qu’un mois pour réussir son pari !
“On arrive à la vérité des prix avec le Parti communiste” Alexis Corbière
Le député de la France insoumise pense que le scrutin européen de mai 2019 sera « un moment fort pour nous. Les européennes peuvent créer une dynamique. Elles vont colorer la séquence suivante. Si on fait un score intéressant, tout un tas de gens vont nous trouver agréables ». Et du coup vouloir discuter pour les élections municipales. C’est la raison pour laquelle ce proche de Jean-Luc Mélenchon ne s’inquiète pas trop de la multiplication des listes à gauche. « Il ne faut rien lâcher sur le fond, ne pas être arrogants et montrer qu’on est ouverts. » Et tant pis pour le Parti communiste. « On a fait la présidentielle tout seul ! On arrive à la vérité des prix avec le PC » lance celui qui sortira en 2019 un livre de portraits de dix figures de la Révolution française (Jacobins, chez Perrin).
Ici on ne pleure pas, on combat” Philippe Saurel
Le maire de Montpellier a fait sienne la maxime de son illustre prédécesseur, Georges Frêche, qui lui avait répondu : « Ici on ne pleure pas, on combat », quand il avait sollicité son arbitrage à la suite d’un conflit politique. Philippe Saurel a retenu la leçon et ceux qui s’opposent à lui – de Carole Delga, la patronne de la Région, à Christophe Castaner, le patron de LREM – en ont fait les frais. Le président de la métropole a conservé un lien privilégié avec le chef de l’Etat. Avec Gérard Collomb, il a été l’un des premiers socialistes à le soutenir dans son ambition présidentielle. Depuis, ils ont gardé le contact et il n’est pas rare qu’ils s’échangent des SMS. « Je ne suis pas conseiller ni ministre, mais je lui fais part de mon expérience. Je suis là pour apporter le positif », explique celui qui a suggéré à Emmanuel Macron, pour avoir des images différentes en cette rentrée compliquée pour lui, de venir dans sa ville pour les vendanges. Pour autant, Philippe Saurel continue à se situer en dehors des partis politiques et ne compte pas rejoindre LREM. Comme il l’a fait en 2014, s’il décide de se représenter en 2020 à la mairie de Montpellier, il le fera sans le soutien des partis politiques. « Je reste un socialiste freestyle. » Une situation qui complique localement la donne.