LES INDISCRÉTIONS
de Carl Meeus
Chasser est un rêve, un rêve parfois réalité dans une nature où nous sommes invités avec raison. » Gérard Larcher a revêtu ses habits de chasseur pour préfacer un livre de Cyril Hofstein et Jean-Christophe Marmara (Terres de chasse, aux Editions du Gerfaut, en librairie le 18 octobre), deux confrères du Figaro qui partagent la même passion de la chasse avec le président du Sénat. En politique aussi, Gérard Larcher est une fine gâchette, qui sait attendre à l’affût le bon moment pour se dévoiler. Il fait passer les messages discrètement mais quand il juge qu’il ne s’est pas fait comprendre, il intervient publiquement dans le débat. Et comme le Sénat est devenu le seul contrepouvoir institutionnel, sa parole a d’autant plus de poids. Ainsi sur la révision constitutionnelle qui a été reportée. Gérard Larcher a évoqué devant Emmanuel Macron la réduction du nombre de parlementaires en l’alertant, notamment, sur le cas de la NouvelleCalédonie ou de la Polynésie qui n’auraient plus qu’un seul député et un seul sénateur. Ce qui priverait une communauté de représentation nationale et pourrait raviver les tensions. « Il faut partir des territoires plutôt que des chiffres. J’ai senti une oreille attentive », veut croire le président du Sénat qui se dit favorable, à la lumière de l’affaire Benalla, à d’autres évolutions. « On pourrait, de droit, organiser un débat, deux fois par session, à la demande d’un ou plusieurs groupes. » Avec ce système, l’affaire Benalla aurait pu être réglée rapidement, sans passer par une commission et la révision aurait pu suivre son cours normal. Le Président suivra-t-il cet avis ?
“Je n’ai pas d’ambition personnelle, juste une ambition collective Jean-Jacques Giannesini
Ce n’est pas à 61 ans que Jean-Jacques Giannesini va commencer une carrière politique ! Militant gaulliste depuis 1969 à Paris, il mène sa dernière campagne pour la présidence de la fédération Les Républicains de la capitale. « Quoiqu’il arrive, le 1er avril 2020, je retourne chez moi, en Corse. » Elu parisien depuis 1983, il mise sur son expérience et son désintéressement pour faire la différence face à Agnès Evren et Catherine Lécuyer. « Je sais ce que c’est d’être militant à 100 %. Je n’ai pas d’ambition personnelle, juste une ambition collective », assure ce proche de Philippe Goujon, actuel président qui l’a fortement encouragé à se présenter. Car dans la lutte entre Laurent Wauquiez et Valérie Pécresse, le Corse Jean-Jacques Giannesini veut faire office d’homme de rassemblement. « J’ai travaillé avec tout le monde », rappelle celui qui a démarré la campagne régionale de Pécresse à Paris, a organisé la primaire dans la capitale en 2016 et avait travaillé avec Laurent Wauquiez quand il était ministre de l’Enseignement supérieur. « On aurait tout le temps devant nous, pourquoi pas élire un jeune. Mais on n’a pas le temps. Il ne reste qu’un an et demi avant les municipales. » Elu du XIXe arrondissement, il sait qu’une victoire de la droite passe impérativement par la reconquête de l’Est parisien. Un terrain qu’il connaît par coeur.
“J’ai fait 17 campagnes, je n’en ai jamais pris autant dans la figure Pierre Bédier
Aécouter Pierre Bédier, la campagne pour la présidence de la fédération LR des Yvelines serait l’une des plus difficiles qu’il ait eu à mener. « J’ai fait 17 campagnes, je n’en ai jamais pris autant dans la figure », explique celui qui est accusé par ses adversaires d’avoir gonflé le nombre d’adhérents pour s’assurer son élection le week-end prochain. Le président du conseil départemental dément les accusations d’adhésions fictives et met ce pic de nouveaux arrivants sur le compte de sa candidature : « Il y a un fort courant d’adhésion parce que je suis candidat. » L’ancien secrétaire d’Etat, qui se veut « légitimiste » par rapport à Laurent Wauquiez, affronte Alexandra Dublanche et Othman Nasrou, deux élus de la Région Ile-de-France, proches de Valérie Pécresse.