À L’AFFICHE
et les passe-temps d’Eric Neuhoff
Ça se soigne, Docteur ? Dans un magazine, un romancier déclare : « Les bibliothèques m’ont injecté le démon de la lecture. »
Il faudrait peut-être prévoir un exorciste. Dans une manifestation, une femme déguisée en sorcière brandit un écriteau « Mon cul est politique ».
Comme elle ne le montre pas, il est impossible de vérifier le bien-fondé de cette assertion. A la radio, un critique de cinéma parle d’« une oeuvre séminale ».
Dans la salle, le spectateur se gratte l’occiput. L’époque est désespérément sérieuse. Le jargon règne. Les théories pleuvent. Elles sont toutes plus absurdes les unes que les autres. Pendant ce temps, un élève de banlieue braque un pistolet sur la tempe de son professeur. Il a dû trop regarder Scarface. Claire Chazal va jouer dans un film. A l’heure où ces lignes sont imprimées, on ne sait pas si Sophie Marceau présentera le journal de 20 heures. En 1978, Bernard-Henri Lévy apparaissait dans le téléfilm Aurélien. On le voyait au lit avec une de ses partenaires. La presse avait titré « Un philosophe en caleçon ». Depuis, BHL s’est calmé. Il déclenche des guerres. Il y a longtemps qu’il ne s’est pas fait entarter. Que fabrique Noël Godin ? Michel Onfray, lui, adresse sur les réseaux sociaux une lettre ouverte à Emmanuel Macron. Elle est rédigée au-dessous de la ceinture. La polémique exige de la souplesse. En attendant, René de Obaldia vient d’avoir 100 ans. Il ne les fait pas.