Le Figaro Magazine

DES OURS ET DES ACROBATES

Laurent Ruquier montre les uns, Patrick Sébastien les autres.

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Laurent Ruquier est un montreur d’ours. Les participan­ts – invités, chroniqueu­rs – à ses émissions deviennent des caricature­s : euxmêmes, en pire. Obligés, pour sortir du lot, de se livrer à une surenchère sans esprit ni finesse. On s’étripe, on bave, on grogne, et Ruquier glousse. Chacun des chroniqueu­rs s’excite sur chacun des invités. Tout le monde est perdant, sauf Ruquier qui, jetant de l’huile tantôt sur le feu, tantôt sur les plaies, s’échine à apparaître comme un modèle d’élégance. Prétention que n’a jamais eue Patrick Sébastien. Lui en rajouterai­t plutôt dans le rôle du bon gros gars, plouc de province qui fait de lourdes blagues au dessert, et même avant. Bon gars qu’il est, plouc qu’il n’est pas.

Au contraire de Ruquier, il a la délicatess­e de ne jamais mépriser ses invités, mais de mettre en valeur leur talent. C’est un montreur d’acrobates. Le premier s’entoure de gens qu’il domine, le second de gens qu’il admire. Le premier s’en sert pour se faire reluire, le second les sert. Le premier s’amuse des autres, le second les amuse. Le premier s’en moque, le second fait, même à son détriment, le pitre pour faire rire les téléspecta­teurs.

Que pense-t-on qu’il arrive ? Ruquier reste un des rois de France Télévision­s, Patrick Sébastien en est écarté. Et Ruquier, avec l’imitateur Marc-Antoine Le Bret, de donner l’autre jour à Sébastien le coup de pied de l’âne – et du fayot – dans « Les Enfants de la télé », en le ridiculisa­nt. Un modèle d’élégance, on vous dit.

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