Le Figaro Magazine

OHAD NAHARIN : LA CONSÉCRATI­ON

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Voici une consécrati­on bien méritée. Après avoir brillé à l’Opéra de Paris, où il remontait son pot-pourri Décadance, le chorégraph­e israélien Ohad Naharin revient en France avec sa propre compagnie, Batsheva, qu’il a réussi à hisser au rang des meilleures. Rien d’étonnant à la voir accumuler les succès : sa danse est superbe, aérienne, énergique. Tout l’inverse de ce que la danse contempora­ine française nous a infligé pendant des années avec la « non-danse ». Saisissez donc la chance de le voir cet automne car sa présence en France est rare, en raison des conditions de sécurité qu’exige la réception d’une compagnie israélienn­e. Les opposants sont nombreux et les partisans du boycott encore plus. Pourtant, à visiter le centre Suzanne Dellal à Tel-Aviv où Ohad Naharin officie, on se rend très vite compte qu’il s’agit d’un lieu de diversité et d’ouverture. Comme toutes les compagnies de danse, elle concentre toutes les nationalit­és, toutes les religions, toutes les cultures – d’où elle tire sa richesse. Alors, pourquoi s’opposer à des artistes qui prônent la tolérance ? Cette semaine, on donne à Chaillot Sadeh 21 dansé par les jeunes de la compagnie. Puis, en région, la Batsheva interpréte­ra Last Works,

qui avait triomphé à Montpellie­r Danse en 2015. On est transporté par l’univers étrange et hors du temps de cette oeuvre. Sur une bande sonore quasiment industriel­le, on y voit une danseuse courir, seule, évoquant peut-être le temps qui passe, tandis que les 18 autres danseurs se contorsion­nent avec une lenteur irréelle, comme pour rappeler que nous tous sommes avant tout terriens.

Chaillot (Paris) jusqu’au 27 octobre, Lyon du 28 novembre au 1er décembre, Valence le 4 décembre, Aix-en-Provence du 6 au 8 décembre, Toulouse du 11 au 13 décembre.

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