LA “DEMI-PART DES VEUVES” NE SERA PAS RÉTABLIE
Le gouvernement se contente de donner un coup de pouce minimal au pouvoir d’achat des veufs, célibataires ou divorcés ayant élevé un ou plusieurs enfants.
Les 550 000 personnes lésées par la réforme de la demi-part fiscale des veuves en 2009 ne bénéficieront pas de cet avantage fiscal à nouveau. Poussé par 80 députés LREM, le gouvernement a accepté de faire un geste en leur faveur, mais a minima. Il prolonge d’un an le dispositif voté l’année dernière : ce demimillion de personnes sera exonéré l’année prochaine encore de taxe d’habitation sur la résidence principale, et bénéficiera d’un dégrèvement de la contribution à l’audiovisuel public. La mesure devrait coûter 100 millions d’euros l’année prochaine. Une goutte d’eau comparée au 1,5 milliard d’euros qu’aurait coûté un rétablissement de la demi-part fiscale des veuves telle qu’elle existait avant sa réforme sous la présidence de Nicolas Sarkozy. Celle-ci avait été recentrée en 2009 sur les seuls célibataires, divorcés, séparés ou veufs vivant seuls, et ayant élevé seuls un enfant pendant plus de cinq ans. Appliquée progressivement, cette réforme n’est entrée pleinement en vigueur qu’en 2014, provoquant de vives réactions parmi les contribuables concernés, le plus souvent retraitées, dont l’impôt a pu fortement augmenter. Mais le rétablissement de la demi-part fiscale des veuves est jugé déraisonnable par le gouvernement, qui préfère privilégier celui des comptes publics. Le problème du pouvoir d’achat de ce demi-million de personnes n’est donc résolu que pour un an, et demeure entier à compter de 2020.