Le Figaro Magazine

LES RENDEZ-VOUS de J-R Van der Plaetsen

Le temps passant, FOG a décidé de ne plus rien dissimuler de ses croyances et conviction­s. Son dernier livre est un hommage à la nature, au Cosmos et à la Création.

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Il a l’oeil qui brille et, en permanence, un large sourire sur les lèvres qui lui arrondit le bas du visage – ce sourire qu’il qualifie d’« idiot » à maintes reprises dans son dernier livre, comme s’il cherchait à se faire passer pour le naïf du village alors qu’il se délecte des noirceurs autant que des grandeurs de l’âme, sachant à peu près toutes les subtilités de la comédie humaine. Avec le temps, Franz-Olivier Giesbert a décidé de ne plus simuler – ce qui ne signifie pas qu’il a renoncé à jouer – et de lâcher ce qu’il a sur le coeur. Dans Belle d’amour, son dernier roman, il avait déjà commencé à dire ses quatre vérités à l’époque. Avec La dernière fois que j’ai rencontré Dieu, il va au bout de ses conviction­s et confesse tout (ou presque), comme s’il y avait une urgence à regarder en face sa vie, passée et à venir, et à la raconter. Avec le bon Dieu, quelle que soit l’idée que l’on s’en fait, on ne triche pas. Tel est le sens de cet essai très personnel, qui nous dévoile la face solaire et lumineuse de Giesbert, et où l’on voit passer les ombres de François d’Assise et de Jean Giono, d’André Frossard, de Michel Onfray et de Jean d’Ormesson.

A l’évocation de ces noms, on comprendra où se situe l’auteur. Sa vision de Dieu est panthéiste. Si le catholicis­me imprègne ces pages, c’est par le souvenir et l’esthétique qu’il a laissés dans l’esprit de FOG. « J’ai toujours été un peu illuminé, dit-il, ce qui détonne dans notre époque cynique, sceptique et vaniteuse. » Et d’ajouter : « Il faut que l’homme occidental accepte de se rabaisser et de se tenir à sa place, qui est minuscule au regard des milliards de galaxies : c’est le moyen de rencontrer Dieu. » Giesbert a l’ivresse de l’univers et l’amour cosmique. Comme François d’Assise, Walt Whitman ou Jean Giono, il chante le monde, la nature, les animaux. Son essai est un hymne à la joie de vivre, une injonction à contempler le monde pour trouver l’absolu qui est en soi.

“J’ai mis du panthéisme dans mon christiani­sme ; autrement dit, je suis devenu franciscai­n”

LA DERNIÈRE FOIS QUE J’AI

RENCONTRÉ DIEU, de Franz-Olivier Giesbert. Gallimard, 192 p., 18 €.

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La phrase du livre à retenir (p. 28)
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