JOSEPH FERDINAND BARJAVEL (1889-1915) L’enfant de Forcalquier

Aîné de trois soeurs et d’un frère, Joseph Ferdinand Barjavel naît le 19 février 1889 à Forcalquier, dans la maison de ses parents, Hippolyte et Séraphine. Son père est cultivateur et sa mère travaille dans la petite épicerie familiale. A l’école, obligatoire depuis seulement huit ans, il apprend à lire, écrire et compter auprès d’instituteurs qui lui inculquent l’amour de la République et de la France. L’Alsace-Moselle, perdue en 1871, est à reconquérir et l’empire colonial est à étendre et à défendre. Le « Boche » est l’ennemi. Devenu apprenti boucher, le jeune homme quitte son village pour Aix-en-Provence avec son certificat d’études en poche, mais, comme l’essentiel de sa classe d’âge, Joseph est appelé au service militaire. Intégré au 23e bataillon de chasseurs à pied de Grasse, il est fait caporal le 1er octobre 1911 et sergent le 25 avril 1913. La mobilisation générale du 2 août 1914 l’emporte en Lorraine, où il est grièvement blessé au bras droit, le 4 septembre 1914, à Saint-Mansuy près de Toul.

Dans les nombreuses lettres qu’il adresse à sa famille, Barjavel raconte son quotidien et celui des chasseurs alpins en campagne. Engagé dans les Vosges, il participe à l’attaque du Reichackerkopf en mars 1915. Blessé une nouvelle fois, il est cité à l’ordre de l’armée et reçoit la croix de guerre. Mais sa famille apprend sa mort un mois plus tard : il a été tué le 15 juin 1915 dans le bois de l’Eichewalde-Altenkopf. Le 19 juillet 1918, son jeune frère Fernand, mobilisé au 14e bataillon de chasseurs alpins, meurt de ses blessures à l’hôpital militaire de Meaux. Les dépouilles des deux frères ne reviendront sur leur terre natale que le 31 mai 1921 pour Fernand et le 18 août 1922 pour Joseph.