Le Figaro Magazine

EUGÈNE ODENT (1855-1914) Martyr de Senlis

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Elu maire de Senlis en 1912, Eugène Odent est arrêté le 2 septembre 1914 par des éléments de l’avant-garde du IVe corps allemand qui l’accusent d’avoir ordonné à ses administré­s de prendre les armes contre eux. Ce jour-là, alors que les derniers soldats français quittent la ville, les Allemands sont accueillis par un feu nourri du 350e régiment d’infanterie, dont quelques hommes sont encore retranchés. Une résistance acharnée que Senlis va payer au prix fort. Depuis l’invasion de la Belgique, où ils font face à des partisans qui harcèlent leurs colonnes, les officiers n’hésitent pas à fusiller des otages ou à brûler des villages pour asseoir leur autorité, venger leurs morts ou punir ceux qui refusent d’obéir aux ordres. A Senlis, ils se servent de boucliers humains pour protéger leur avance et exécutent sept otages. Emile Aubert, mégissier ; Jean Barbier, charretier ; Lucien Cottrau, garçon de café ; Pierre Dewerdt, chauffeur ; Jean-Baptiste Elysée Pommier, garçon boulanger, Arthur Rigault, tailleur de pierres et Eugène Odent sont ainsi froidement abattus en représaill­es de crimes qu’ils n’ont pas commis. Puis Senlis est incendiée, comme Creil et Choisy-au-Bac. La dépouille d’Eugène Odent, « tué à l’ennemi dans l’exercice de ses fonctions » est enterrée dans le cimetière communal le 12 septembre 1914, peu après la reprise de la ville par l’armée française et la fin de la bataille de la Marne.

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