Le Figaro Magazine

GASTON DE GIRONDE (1873-1914) La charge héroïque d’un preux lieutenant de dragons

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Lorsque le lieutenant Gaston de Gironde meurt de ses blessures, le 10 septembre 1914 dans l’Aisne, le récit de sa charge contre une escadrille d’avions allemands est sur toutes les lèvres. Né le 3 avril 1873 à Ferrensac (Lot-etGaronne), le comte Eugène Marie Laurent Gaston de Gironde est un officier de cavalerie type, sec et sans peur, pur produit de l’Ecole spéciale militaire de Saint-Cyr. A la mobilisati­on, il commande le 2e escadron du 16e régiment de dragons de la 5e division de cavalerie du général de Cornulier-Lucinière. Ses adjoints, les lieutenant­s Henri Calloc’h de Kérillis, de Villelume, Gaudin de Villaine et Ronin sont de la même eau et veulent en découdre. Envoyés en reconnaiss­ance le 9 septembre 1914 dans la forêt de Villers-Cotterêts, ils rejoignent le plateau de Mortefonta­ine à la nuit tombée et font halte à la ferme de Vaubéron pour abreuver les chevaux et donner un peu de repos à la troupe. Mais un paysan vient les avertir qu’une escadrille de 8 Aviatiks et des véhicules ont pris position à 2 kilomètres. Malgré la fatigue et l’obscurité, Gironde décide d’attaquer avec ses 80 cavaliers. Très vite, les dragons engagent le combat et, à 1 h 30 du matin, le lieutenant charge à la tête des 40 hommes du peloton à cheval qui se font tailler en pièces par les servants d’une mitrailleu­se. Le chef d’escadrille allemand est tué et les 8 appareils ennemis sont détruits. Du côté français, il y a 27 survivants dont 8 blessés. Grièvement atteint dans l’assaut, Gironde s’éteint au château de Vivières où il a été évacué.

Ce combat oublié d’une arme condamnée à disparaîtr­e contre des avions, symboles des armées modernes, est resté, dans les annales de la cavalerie, comme un des actes les plus héroïques et les plus téméraires de la Grande Guerre.

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