DR FRÉDÉRIC SALDMANN “Nous ne sommes pas conçus pour l’inactivité”
L’auteur de « Votre santé sans risque » (Albin Michel), cardiologue et nutritionniste, rappelle quelques règles pour garder sa vitalité au quotidien.
Quand on évoque l’énergie, la vitalité, de quoi parle-t-on exactement ?
Ce qui est passionnant avec l’énergie, c’est qu’elle touche à la fois au psychologique et au physique. Elle est aussi soumise à des facteurs subjectifs et objectifs, ce qui la rend, de fait, difficile à définir. Plutôt que de faire de la théorie, prenons un exemple : à l’entrée de l’hiver, on peut constater une baisse d’énergie. Elle a plusieurs raisons. La première est une réduction de la luminosité qui provoque chez nous plusieurs phénomènes jusqu’à entraîner des troubles de l’adaptation (TAD) comme des syndromes dépressifs saisonniers, souvent constatés entre novembre et mars. A cause du manque de lumière, nous fabriquons moins de vitamine D. Or elle est essentielle pour notre équilibre physiologique comme psychologique. Le manque de lumière influence aussi négativement la production de testostérone, l’élément de l’énergie dans le corps, et provoque d’autres altérations hormonales. A tout cela s’ajoute un changement de comportement qui n’est pas toujours positif. Quand il fait mauvais, les gens sortent moins, marchent moins. Or en réduisant son activité physique, on sécrète moins d’endorphines, les hormones du bonheur. Autrement dit quand on devient moins actif, l’énergie va baisser. En fait, nous sommes comme des montres automatiques : nous nous rechargeons dans le mouvement.
Doit-on manger plus en hiver ?
Non. Pallier une baisse d’énergie en mangeant plus est une erreur. On va au contraire gaspiller son énergie à la digestion. Pas besoin non plus de manger plus gras. Il faut continuer à préparer des fruits et des légumes. On peut les acheter en conserve ou congelés car ils perdent peu leurs vitamines et leurs oligoéléments. En hiver, on va naturellement réduire sa consommation d’eau car on a moins soif. Pourtant la déshydratation peut entraîner d’énormes coups de pompe ! Continuer à bien boire est donc essentiel.
Que doit-on changer dans son quotidien pour garder une bonne vitalité quand il fait plus froid ?
Normalement, rien. On peut avoir recours à des compléments, notamment si l’on constate des carences en vitamine D. Personnellement, je ne m’oppose pas à mes patients qui veulent faire des cures d’énergisants. S’ils respectent les posologies et qu’ils sentent que cela leur fait du bien, ça me va ! Idem pour l’utilisation de lampe de luminothérapie : essayez vingt minutes le matin mais si vous ne sentez pas de bénéfice au bout de quinze jours, arrêtez ! Le réflexe principal pour moi est de rester actif. Il faut sortir. Même quand il fait froid, continuer à marcher… Prendre la lumière du jour s’avère essentiel ! Plus on va se calfeutrer, plus on sera vulnérable à tout ce qui passe. Je le redis : nous ne sommes pas conçus pour l’inactivité. ■