UKRAINE, TERRE DES ARTS… DE LA DANSE
Le hasard fait parfois bien les choses. Pour le mois de décembre, il a voulu que les deux plus grandes compagnies de danse ukrainiennes se retrouvent à Paris. Danse populaire avec l’Ensemble national Virsky au Palais des congrès (du 5 au 9 décembre), puis danse classique avec CasseNoisette par le Ballet de l’Opéra de Kiev au Théâtre des Champs-Elysées (du 23 décembre au 6 janvier). Deux spectacles de très haute qualité.
Pour ouvrir le bal, donc, l’Ensemble national d’Ukraine Virsky avec ses 75 danseurs aux costumes flamboyants. Fondée en 1937, la troupe a longtemps vécu dans l’ombre du très officiel Ballet
Igor Moïsseïev imposé par Moscou. Mais, après l’indépendance, le Virsky a pris une autre dimension. Aujourd’hui, ses interprètes ont mis la danse ukrainienne traditionnelle au premier rang grâce à leur niveau technique exceptionnel. Les garçons font des prouesses acrobatiques, tandis que les filles offrent des tableaux plus graciles. Ce feu d’artifice n’est pas exempt de moments tendres, ainsi ce superbe duo pendant la deuxième partie, digne d’un grand ballet du répertoire. Une soirée qui réconcilie avec le folklore. Casse-Noisette, de Tchaïkovski, marque le grand retour du ballet classique au Théâtre des ChampsElysées qui nous avait habitués, les années précédentes, à du flamenco ou à du tango. Pouvait-on rêver mieux comme spectacle de Noël ? Un ballet familial, grâce aux airs d’anthologie dont la musique de Tchaïkovski regorge. Dans le bel Opéra de Kiev qui fête ses 150 ans, nous avons assisté aux classes puis aux répétitions et, en soirée, nous avons applaudi le spectacle fidèle à la version de Petipa… celui-là même qui vient à Paris. Solistes et corps de ballet sont de très bon niveau avec cette connotation slave qui permet de se démarquer d’un académisme pur et dur. Un merveilleux ballet, et l’occasion rêvée d’initier les enfants à la danse : au TCE, ils bénéficient d’un tarif à moitié prix !