Le Figaro Magazine

Méribel l’atout coeur des Trois-Vallées

SITUÉE SUR LE PLUS VASTE DOMAINE SKIABLE DU MONDE, LA STATION SAVOYARDE A ÉCHAPPÉ AUX OUTRAGES DES PROMOTEURS. SA BELLE HISTOIRE A COMMENCÉ EN DÉCEMBRE 1938, IL Y A PILE QUATRE-VINGTS ANS. MORCEAUX CHOISIS.

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Par Annie Barbaccia (texte) et Bruno Mazodier pour Le Figaro Magazine (photos)

Moûtiers-Salins-Brides-les-Bains, deux minutes d’arrêt. Bousculade dans le TGV. Tout l’hiver, la petite gare savoyarde est le plus gros point sur la ligne de la Tarentaise. La moitié des voyageurs descendent ici, tous candidats à la glisse sur le plus grand tapis blanc de la planète : 600 kilomètres déroulés entre les stations des vallées de Saint-Bon, des Allues et des Belleville. Skis aux pieds d’un bout à l’autre, ce domaine des « TroisVallé­es » relie sept stations. Question topographi­e, Méribel a tiré le gros lot. Etablie dans la vallée centrale des Allues, elle jouit d’une situation privilégié­e, en plein milieu de l’immensité. Pour les 300 000 hivernants, c’est Byzance. A défaut de la totale – 330 pistes et 155 remontées mécaniques en une semaine de vacances, c’est mission impossible –, ils peuvent s’offrir chaque jour un combiné différent du territoire local avec celui d’une station voisine, Courchevel ou La Tania d’un côté, Saint-Martinde-Belleville, Les Menuires, Val-Thorens et Orelle de l’autre.

UN SITE DÉJÀ REPÉRÉ EN 1925

L’emblème de Méribel est un coeur. Mais celui-ci ne symbolise pas uniquement l’atout géographiq­ue. « Autrefois, quand un jeune homme demandait une jeune fille en mariage, il devait lui offrir un coeur en or frappé de la croix de Savoie. Ma grand-mère en avait reçu un de mon grandpère. Sa photo en costume traditionn­el et parée de ce bijou a fait la couverture du premier dépliant touristiqu­e de Méribel », raconte Mado Gacon, mémoire de la vallée. Il n’y a pas si longtemps, elle tenait encore l’hôtel La Croix Jean-Claude, aux Allues, le chef-lieu de la commune. Entre l’église et la mairie, c’était l’étape obligée vin blanc chaud. « Nous avons toujours fait le vin chaud avec du blanc, précise Mado. Le dimanche, on en préparait une marmite pour la sortie de la grand-messe. »

L’hôtel, qui existe toujours, avait été ouvert par ses parents. En 1936, ils avaient ajouté six chambres à leur caféépicer­ie, conquis d’emblée par le projet d’implantati­on d’une station de ski en haut de la vallée. Un projet lancé avec des investisse­urs britanniqu­es, histoire d’enrayer l’exode rural en attirant la gentry qui écumait les neiges suisses et autrichien­nes. A l’époque, la commune ne comptait plus que 520 administré­s. Ils sont 2 000

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