LES RENDEZ-VOUS de J-R Van der Plaetsen
Dans un ouvrage passionnant, l’écrivain dévoile les dernières découvertes scientifiques sur l’intelligence végétale, dont il décrit les incroyables manifestations.
Il en a parcouru, du chemin, depuis la parution de son premier roman, Vingt ans et des poussières, paru il y a plus de trente-cinq ans. A l’époque, il avait été embrigadé parmi les néo-Hussards, aux côtés de Patrick Besson, Eric Neuhoff et Denis Tillinac, peut-être parce que son deuxième roman avait obtenu le prix Nimier. En réalité, Didier van Cauwelaert était déjà plus proche de Marcel Aymé ou de Romain Gary (dans sa version Emile Ajar) que d’Antoine Blondin ou Jacques Laurent : il représentait le fantastique autant qu’il décrivait le réel. Ainsi n’est-il pas rare d’entendre parler les chiens dans ses romans ni de surprendre ses personnages en train de converser avec les morts. Puis il y eut le prix Goncourt avec Un aller simple.
Depuis, Cauwelaert s’est découvert de nouvelles passions qui irriguent son domaine littéraire. Dont la faune (il est un grand défenseur des abeilles) et la flore sous toutes ses LES ÉMOTIONS CACHÉES
DES PLANTES, de Didier van Cauwelaert. Plon, 205 p., 16,90 €. formes. « Je suis aussi fasciné par la conscience végétale que par le chamanisme, dit-il, avant d’ajouter : On nous explique à longueur de journée qu’il y a une part animale en nous ; je crois que nous portons aussi en nous un héritage végétal. » Son dernier ouvrage est un plaidoyer en faveur des végétaux qui nous entourent, et d’une lecture aussi passionnante que troublante pour le néophyte. On y apprend tous les prodiges que la nature met en oeuvre pour communiquer, réagir face aux changements, se défendre contre ses prédateurs, attaquer si besoin est. L’auteur, qui est aussi fier de son Goncourt que de son prix de la vulgarisation scientifique, utilise son talent pour rendre intelligibles des découvertes ou des questions que les scientifiques préfèrent en général garder pour eux. S’il a raison, nous sommes en train de nous suicider – à moins que les plantes, qui nous ont précédés sur terre, ne nous aient déclaré une guerre à mort, déployant toutes les armes dont elles disposent pour nous éliminer.
La phrase du livre à retenir (p. 134) “Si l’on replantait suffisamment d’arbres, on n’aurait plus d’effet de serre”