À L’AFFICHE
En accueillant l’exposition de photos et de dessins « Odyssée », le 46e Festival de la BD d’Angoulême montre son ouverture d’esprit.
Cachée entre la profusion de planches hommages à Batman et la Manga City à l’honneur cette année au 46e Festival international de la bande dessinée d’Angoulême, l’exposition « Odyssée » * délivre un message d’espoir pour la planète et ses vestiges qu’il est urgent d’entendre. A l’origine de ce projet, l’association Héritage & Civilisation, dont Lara-Scarlett Gervais, photographe fondatrice de ce collectif, a passé plusieurs mois entre l’Irak et la Syrie à immortaliser les ruines mésopotamiennes au coeur d’un paysage dévasté par la guerre (lire son reportage publié dans Le Figaro Magazine du 16 novembre 2018).
« S’intéresser au patrimoine, ce n’est pas être tourné vers le passé, c’est préparer le monde de demain », affirme l’aventurière, bien décidée à sensibiliser les jeunes générations aux enjeux écologiques et d’identité cruciaux. Le moyen : la photo, mais aussi le dessin, capable de raconter l’indicible. Treize artistes, parmi lesquels Hubert Maury, Sylvain Dorange, Pat Masioni, Grazia La Padula et Barly Baruti, ont pris part au projet. Ils ont eu carte blanche pour montrer l’éclat fragile des « merveilles qui nous entourent dans notre petit monde », souligne Roberto Ricci, l’une des têtes d’affiche. Seule contrainte : s’inspirer des photos de l’initiatrice de l’exposition.
Le parcours est tout sauf cliché. Les découvertes inattendues s’enchaînent. Du braconnage des lions à la désertification du Namib, Ricci et ses pairs livrent à travers leurs planches des témoignages ludiques et pédagogiques. Une démarche salutaire dans une époque où la transmission du patrimoine naturel et culturel est menacée. Sur le seuil poreux de l’imaginaire, ils les insèrent dans leur histoire, contribuant à la restauration des mémoires et d’une nature fragiles. Un thème d’actualité traité avec une grande finesse.