UN AMOUR DE VELOURS
Formidable étoffe qui peut offrir différentes teintes et se décliner en de petites et grosses raies, le velours côtelé continue de plaire. Il fut pendant longtemps, avec ses robustes côtes, le roi pour la réalisation des vêtements de la ferme et de la forêt. Dans les années 70, les costumes en velours étaient monnaie courante. Regardez un épisode de Columbo ! Ce drap reste un incontournable pour la confection des pantalons. Les messieurs d’un certain âge affectionnent plutôt les côtes marquées (environ 8 côtes par pouce), à la visibilité franche. Ils se laissent facilement tenter par la couleur. Clin d’oeil au goût anglais pour le panache, le velours se décline en jaune canari, en rouge carmin, en vert menthe, j’en passe et des meilleurs.
La maison Berteil, à Paris, semble s’être fait une spécialité de tels assortiments pimpants. A l’inverse, la jeunesse privilégie les côtes fines, discrètes (environ
16 côtes par pouce), à tendance milleraies. Le pantalon de velours devient alors presque un chino polyvalent. Mêlé à un peu d’élasthane, il peut aller au plus près de la cuisse, suivant la tendance du moment. Les couleurs sont sobres : mastic, noisette, prune, marine. Facilité d’usage et esprit workwear, à la manière de Timberland ou de Dockers. Il est amusant de constater l’étonnante jouvence de la matière, qui plaît de manière transgénérationnelle. Certes pas avec les mêmes caractéristiques, mais avec un renouvellement de génération en génération. Toutefois, le pantalon de velours a aussi ses détracteurs. C’est vrai qu’il a tendance à pocher un peu aux genoux et à s’avachir sous le postérieur. Effets qui peuvent plaire à certains hommes, trouvant là un confort et un moelleux exceptionnels et être détestés par d’autres, qui y voient un vêtement désuet. Pépé ou modernité, telle est la question !