Le Figaro Magazine

LES RÉSEAUX SOCIAUX DANS LE VISEUR DU FISC

-

Bercy surveille déjà certains contribuab­les sur internet. Mais l’administra­tion souhaite désormais collecter les données des réseaux sociaux de tous les particulie­rs. Un sujet sensible.

FACEBOOK, INSTAGRAM, SNAPCHAT

« Si vous vous faites prendre en photo […] de nombreuses fois avec une voiture de luxe alors que vous n’avez pas les moyens pour le faire, peut-être que c’est votre cousin ou votre copine qui vous l’a prêtée, ou peut-être pas… » a lancé Gérald Darmanin, le 11 novembre sur M6. Le ministre ne cache pas sa déterminat­ion à vouloir repérer les « indices » d’incohérenc­es que des clichés privés, mis en ligne par les particulie­rs, pourraient éventuelle­ment révéler aux yeux du fisc. D’abord sur le train de vie réel de certains contribuab­les, qui peuvent s’afficher en Ferrari sur Facebook (35 millions d’utilisateu­rs mensuels actifs en France), Instagram (17 millions) ou Snapchat (16 millions), alors qu’ils ne déclarent pas grand-chose. « Mais je doute que les gros fraudeurs soient assez idiots pour étaler ainsi leurs signes extérieurs de richesse », tempère l’avocat Thierry Vallat, expert du numérique. Le lieu de domicile des intéressés est également visé : si ceux-ci sont officielle­ment résidents à l’étranger, mais que la plupart des photos datées les localisent en France, les services fiscaux pourront creuser le sujet.

LINKEDIN, VIADEO

Gare aux CV trop précis sur les fonctions et les lieux des emplois affichés sur les réseaux profession­nels, comme LinkedIn (16 millions de membres en France) ou Viadeo (11 millions). L’administra­tion les observe déjà pour rapprocher les revenus déclarés des emplois occupés, ou pour repérer d’éventuels vraisfaux exilés fiscaux. Croisées, en cas de soupçons de

Newspapers in French

Newspapers from France