Le Figaro Magazine

FACE À FACE

Après le décès du comte de Paris, c’est désormais Jean d’Orléans, duc de Vendôme, qui reprend le flambeau. Mais il n’est pas le seul à s’intéresser au trône de France.

- Par Ghislain de Montalembe­rt

Alors que la « jacquerie » des « gilets jaunes » conduit la France à débattre de son avenir, les nostalgiqu­es de la monarchie se prennent à rêver : et si le moment était venu de faire revenir un roi sur le trône de France, vacant depuis 1848… Mais qui choisir ? La querelle dynastique qui déchire orléaniste­s et légitimist­es est loin d’être tranchée. Aux yeux des premiers, le prince Jean d’Orléans, descendant direct de Louis XIII, de Philippe d’Orléans (frère de Louis XIV) et de Louis-Philippe, dernier souverain français, a toute sa légitimité. Depuis le décès de son père, Henri d’Orléans, comte de Paris, le 21 janvier (jour de la mort de Louis XVI !), c’est Jean d’Orléans qui reprend le flambeau de la maison de France. Catholique fervent, sérieux et conscient du rôle qui pourrait être le sien, soutenu par le mouvement monarchist­e le plus actif en France (l’Action Française), il est marié à Philomena de Tornos y Steinhart qui lui a donné cinq enfants. Le couple vit à Dreux, près de la chapelle royale. Prince sans couronne au regard bleu azur, le duc de Vendôme attend son heure. Après la banque (Lazard, Banques populaires) et le conseil (Deloitte & Touche), il se consacre à la gestion de l’immense forêt du Nouvionen-Thiérache (2 500 hectares), dans l’Aisne, que lui a léguée sa grand-mère, la comtesse de Paris, soucieuse d’assurer son avenir financier. S’exprimant de temps à autre, il a manifesté son soutien au mouvement des « gilets jaunes ». Louis de Bourbon, duc d’Anjou, soutenu par les légitimist­es (dont Thierry Ardisson, qui lui a consacré un livre, Louis XX), lorgne lui aussi sur le trône de France. Aîné des descendant­s du Roi-Soleil, il compte parmi ses ancêtres Philippe V, roi d’Espagne. Ce dernier avait certes renoncé à ses droits sur la couronne de France lors de la signature du traité d’Utrecht, en 1713. Mais, pour les légitimist­es, cette renonciati­on est sans valeur : ils estiment que seul l’aîné des Capétiens est en droit de prétendre au trône de France, surtout depuis que LouisPhili­ppe d’Orléans (Philippe Egalité) a voté la mort du roi Louis XVI, décidée à une voix près le 16 janvier 1793 ! Joueur de polo et de hockey sur glace, Louis de Bourbon rêve d’une monarchie moderne et constituti­onnelle, à l’espagnole. Ce financier au physique d’acteur américain a grandi en Espagne (il est le petit-fils d’Alphonse XIII par son père et l’arrière-petit-fils de Franco par sa mère), avant de s’envoler pour New York puis le Venezuela où il a rencontré sa femme, fille d’un riche banquier. Malgré son accent espagnol, Louis de Bourbon s’intéresse de près au peuple de France. Sur son compte Facebook, il ne cache pas lui aussi sa « solidarité » avec les « gilets jaunes » et sa « profonde compassion pour ceux qui souffrent, dénués de ressources, écrasés de charges et privés d’espérance ». « Gilets jaunes » et sang bleu, même combat ?

 ??  ??
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France