FRANÇOIS-XAVIER CHEZ LES TROGLODYTES
Platon le disait déjà : être lapidé est le sort promis au philosophe redescendu dans la caverne. Les simples qui vivent là ne veulent pas être troublés. Ils tiennent à leur cécité, à cette pénombre natale qui leur tient lieu de vérité. D’où l’émoi de ces troglodytes apprenant que François-Xavier Bellamy, philosophe de formation et catholique de conviction, conduirait la liste LR aux élections européennes. Emotion bien légitime. Philosophe et catholique ? Pour les taupes : un oxymore ! Philosophe, catholique et politique ? Une dangereuse anomalie ! De la colère a l’imprécation, il n’y a qu’un pas. Il fut franchi à la vitesse du son par des créatures aussi diverses qu’Eric Woerth, Marlène Schiappa, Gérard Larcher, Aurore Bergé, Jean-Louis Debré… Ce choeur improbable s’en vint susurrer à l’oreille des justes qu’il était inconvenant de fréquenter ce voyou versaillais affranchi des idoles du temps. Qu’il fallait, a contrario, s’assujettir au désir troglophile de s’enténébrer en rond, qui est l’ardente aspiration du contemporain en marche. Qu’il convenait donc de renvoyer ce lépreux arrogant et lettré au ciel des idées dont il n’aurait jamais dû descendre. A cette fin, il serait permis et conseillé, d’ici au 26 mai, de lui jeter des pierres. D’exhiber ses pensées impures, son credo nauséabond. Bref, de faire de lui... l’homme au « catho » entre les dents !