Le Figaro Magazine

La France doit impérative­ment reprendre la maîtrise de sa politique d’accueil des étrangers selon nos lecteurs, qui refusent par ailleurs de céder sur la laïcité.

- Judith Waintraub

Nos lecteurs sont contents que l’immigratio­n constitue un thème à part entière de notre « grand débat » et nous le disent. « Immigratio­n » est la deuxième occurrence qui apparaît le plus souvent dans leurs réponses, après la fiscalité. « Nous n’avons pas le droit de laisser ce sujet dans les seules mains du Rassemblem­ent national ! », proclament Elisabeth et Jacques Damoisel, retraités parisiens installés dans le XIVe. Elle était cadre à Air France et lui, restaurate­ur. Ils sont pour les quotas d’immigrés, comme la quasi-totalité de nos contribute­urs, et pour le renforceme­nt des contrôles « sur les chantiers du BTP, dans les entreprise­s de production­s légumières et fruitières, les garages, etc. », ajoute Didier Pillet, du Vaucluse. Le Canada, auquel Alain Juppé se référait dans son projet

présidenti­el, leur paraît un exemple à suivre. Mais comme le rappelle notre expert (lire p.48), les quotas n’y garantisse­nt pas une assimilati­on réussie. L’élargissem­ent du regroupeme­nt familial aux frères et soeurs des mineurs isolés, voté l’an dernier, provoque un tollé. « Nous pouvons avoir intérêt à engager des travailleu­rs étrangers mais cela ne doit pas nous contraindr­e à importer toute la famille avec ! », s’alarme JYG, du Cher. Daniel Brun, ancien cheminot parisien retiré en Provence, souhaite stopper les « pompes aspirantes », « accueil sans contrôle sérieux de prétendus mineurs isolés » et Aide médicale d’Etat (AME), gratuite pour les étrangers en situation irrégulièr­e. « Qu’on s’intéresse un peu plus à la misère qui est à nos propres portes, dans des petits villages où tout le monde oublie le papy ou la mamie qui sont aux alentours du seuil de pauvreté, avant de donner des subsides à ceux qui viennent souvent de pays qui ne sont pas en guerre », demande A. F., depuis son village breton.

CONSENSUS SUR L’ISLAM

Nos lecteurs veulent aussi imposer un délai aux étrangers en situation régulière avant qu’ils touchent des prestation­s sociales. Bagrat, consultant auprès de l’Union européenne, suggère deux ans. L’économiste Florin Aftalion, professeur émérite à l’Essec, défend en outre l’augmentati­on des frais de scolarité des étudiants étrangers : « Pourquoi le contribuab­le français devrait-il financer l’éducation d’un étranger qui retournera chez lui ou qui a choisi de se faire passer pour un étudiant afin d’émigrer en France ? »

La question de la place de l’islam fait également consensus. Eliane Wolf, varoise, le résume parfaiteme­nt quand elle explique à propos de la révision de la loi de 1905 envisagée par Emmanuel Macron : « On n’a pas à modifier cette loi pour plaire aux musulmans, qui doivent s’adapter comme les autres religions l’ont fait sans que cela pose de problèmes ! »

Selon elle, la France a déjà « bien trop capitulé » en cédant à des « demandes d’exceptions de musulmans – islamistes ? – pour le port du voile, les menus dans les écoles ou la non-mixité à la piscine ». ■

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ET FILS, LÉOPOLD DEUX DE SES70 ANS, AVEC PARTICIPÉ EN DIDIER PILLET, ONTDANS LE LUBERON,UN OSCAR, À LAGNES, ET PRÔNENTGRA­ND DÉBATFAMIL­LE À NOTREDE TRAVAIL. SUR LES LIEUX CONTRÔLESD­ESRENFORCE­MENT

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