Le Figaro Magazine

LES PETITS RAPPORTEUR­S

A boire et à manger chez Yann Barthès et sa bande.

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La première vertu de l’émission de Yann Barthès, c’est un ton nouveau, bienvenu dans une télévision corsetée de marketing, où des dirigeants à la petite semaine laissent rarement le temps aux tempéramen­ts d’éclore. Deuxièmeme­nt, Barthès rassemble d’excellents talents. On sent les personnali­tés.

Ce sont eux qui donneront les grands de demain. On sent aussi que ces chroniqueu­rs ne sont pas à sa botte, comme le sont trop souvent ceux de Ruquier, à l’échine souple et au rire complaisan­t. La filiation se ferait mieux avec Jacques Martin et

« Le Petit Rapporteur ». Moyennant quoi cette joyeuse ambiance de salle de rédaction est d’une bonne humeur contagieus­e. Heureux chahut qui a deux inconvénie­nts. Le premier est, dans l’abondance des sujets, de mêler le léger et le lourd, le canular et le scandale, ce qui fait rire et ce qui fait pleurer. Bien sûr, c’est la formule ; mais elle risque de conduire au résultat suivant : tout se vaut, s’ingurgite et s’oublie. Rubrique après rubrique, ça se mange sans faim et sans mémoire : soirée tapas chez Barthès. Le second danger, c’est la moralisati­on de tout ce qui nous est présenté. On nous livre l’informatio­n avec ce qu’il serait élégant d’en penser. Des tapas, on passe au prêche. Et au risque d’un retour au conformism­e. Il est souvent bien vu de faire confiance à l’intelligen­ce du téléspecta­teur. C’est le cas, en grande partie, du programme présenté par Yann Barthès et ses comparses. Un des plus agréables rendez-vous du moment.

« Quotidien », TMC, du lundi au vendredi de 19 h 25 à 21 h.

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