Le Figaro Magazine

LA GUERRE DES BOUTONS

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D« Les petits détails de style pour rendre ces vestes plus jolies ou plus masculines et qui plaisent tant aux designers de mode sont à éliminer. Les boutons de cuir font rustaud. Préférez la corne. Les boutons de ces vestes prétendume­nt anglaises en fil de fer barbelé sont toujours en cuir. Ils n’ont jamais l’air vrai. Pour exportatio­n seulement, bien que quelques Anglais sans imaginatio­n les portent également. » Comment juger une telle sentence ? Pour quelques commentate­urs tatillons, les coudières sont aussi une aberration sur une veste neuve. Elles peuvent toutefois apporter un peu de relief, si elles restent discrètes. L’avantage est que le tailleur exprime le goût véritable du client là où le styliste cherche à faire de l’effet.

Un client d’un âge certain vient souvent me voir avec de vieilles vestes de tweed que son épouse rapièce tant bien que mal. Le coeur de l’affaire est le bord du veston qui s’élime. Le tissu râpé s’effiloche, comme le bas des manches. Une ganse en cuir judicieuse­ment placée donne un charme certain à l’ensemble. C’est l’élégance des vieilles choses aimées et raccommodé­es. Personne ne m’a jamais demandé des boutons de cuir tressé sur une veste, aussi je fais toujours comme à l’habitude en y plaçant des boutons normaux, c’est-à-dire en corne. Ils sont devenus plus rares. Tâchons alors de trouver comment sauver les boutons de cuir qui présentent une certaine praticité. Un peu volumineux, ils sont d’une prise facile lorsque les doigts deviennent douloureux et moins agiles. Ils sont également intéressan­ts sur la veste d’un jeune garçon, qui trouvera là de la simplicité. Enfin, les boutons de cuir, avec la queue métallique sont aussi plus faciles à coudre : c’est pour cela qu’ils étaient appréciés des couturière­s !

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